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Nos Lecteurs ont la Parole

Nourrir 9 milliards de Terriens en l’an 2050

Anthony R. SARKIS
« Ce n’est pas ma faute s’ils ont faim,
mais ça le deviendrait si on n’y changeait rien. »
Coluche

Quels que soient ses centres d’activités, chacun se demande quel sera le défi majeur des prochaines décennies. Depuis le début des années 2000, les slogans se sont succédé : nous sommes passés de la fin du monde à l’année 2000, au bug total des systèmes informatiques, à la guerre contre le terrorisme, aux problèmes de logement d’une population mondiale en croissance continue. La mode depuis quelques années est au réchauffement climatique.
Les problèmes de logement et de réchauffement climatique sont bien réels, et je ne pense pas qu’une personne de bonne foi puisse nier leur existence et leurs proportions qui, contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, n’ont rien de cyclique.
Cependant, ces phénomènes ne sont pas la finalité. Ils ne sont que les signes précurseurs d’un challenge beaucoup plus global et dangereux : comment nourrir une population en constante augmentation ? Selon l’ONU, nous serons 7 milliards début 2012, 9 milliards début 2050. Logiquement (et malheureusement), ce sont les populations des 49 pays les moins développés (et donc celles qui sont les plus mal nourries) qui sont les plus concernées par cette croissance. Ainsi, ces pays cumuleront 1,7 milliard d’habitants en 2050 contre 840 millions d’habitants de nos jours. Plus encore, selon un rapport de l’Institut international de la recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI), le nombre d’enfants mal nourris augmenterait de 25 millions à l’horizon 2050. Cette famine toucherait plus particulièrement l’Asie et l’Afrique, où les récoltes de riz et de maïs pourraient baisser de 10 à 14 % à cause du réchauffement climatique.     C’est là que se situe l’importance de ce dernier phénomène : de par les catastrophes naturelles qu’il favorise (inondations, cyclones, pluies acides...), il entraîne, multiplie, intensifie des phénomènes qui anéantissent les récoltes agricoles et impose une volatilité des prix. Pire encore, ces catastrophes toucheront en premier des pays comme l’Inde, le Pakistan et l’Afghanistan déjà confrontés à d’énormes défis politiques, sociaux, démographiques, économiques, sécuritaires, et qui ne semblent pas être les mieux préparés à faire face à un tel défi. En plus de se préoccuper du sort des populations de ces pays, on peut se demander qui compensera la déficience des énormes récoltes et exportations de ces civilisations et la volatilité des prix que cela entraînera. Mais ce n’est que maintenant que les gouvernements traitent cette question plus ou moins sérieusement. Nous avons le choix : nous pouvons rejeter la faute sur ces méchants financiers, comme nous l’avons si bien fait lors de la crise des subprimes. Ou bien nous pouvons commencer à exploiter quelques pistes de réflexion comme nous le faisons dans ce qui suit.
Vous trouverez toujours quelques illuminés pour vous dire qu’il faut une troisième guerre mondiale, qu’une sorte de génocide global est nécessaire pour sauver le reste de la population. C’est bien connu, il faut tuer des gens pour que les autres puissent vivre !
Dans une autre preuve de sagesse, certains en sont venus même à accabler, directement ou pas, la médecine car, selon eux, elle a produit une population vieillissante qui ne « sait plus mourir ». C’est quand même aberrant. Albert Einstein disait : « Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c’est que vous ne le comprenez pas complètement. » J’aime aussi dire qu’à tout problème il existe une solution simple. La difficulté réside dans la bonne compréhension et l’interprétation du problème afin de rendre sa solution simple. Nous proposons quelques pistes de réflexions :
1) Continuer l’effort de maîtrise des naissances, que ce soit au niveau de la promotion des moyens de contraception, ou à celui de l’éveil de toutes les populations. Je considère que nous n’avons pas le droit de demander un enfant à Dieu si nous savons à l’avance que nous ne pourrons pas le faire vivre décemment. Les efforts dans ce sens, catalysés par la lutte conte le sida et les mortalités infantiles, doivent continuer et s’intensifier.    
2) Investir et subventionner de manière plus marquée les énergies renouvelables et toutes les nouvelles technologies qui permettraient de lutter contre le réchauffement climatique. Rendre ces nouvelles dispositions accessibles et abordables à tous.
3) Clore le débat sur les organes génétiquement modifiés : ont-ils des effets néfastes ? Peuvent-ils être vendus à bon prix ? Sont-ils rentables ?
4) Limiter les effets néfastes de la spéculation excessive en augmentant la transparence et le contrôle des marchés tout en limitant les possibilités d’achats excessifs de fonds d’investissements en plafonnant, par exemple, leurs participations maximales à 3 % du marché global pour chaque fonds.

Anthony R. SARKIS
Ingénieur civil
École supérieure des sciences économiques et commerciales
« Ce n’est pas ma faute s’ils ont faim, mais ça le deviendrait si on n’y changeait rien. » ColucheQuels que soient ses centres d’activités, chacun se demande quel sera le défi majeur des prochaines décennies. Depuis le début des années 2000, les slogans se sont succédé : nous sommes passés de la fin du monde à l’année 2000, au bug total des systèmes...

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