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Nos Lecteurs ont la Parole - Le souvenir du père Louis Hage

La « musique sacrée » orpheline

Par Claude E. ACHKAR
Maronite que je suis, tout engagée que je puisse être, attachée aux traditions sacrées de mon Église et emportée par ses airs liturgiques, je ne peux qu’évoquer une des plus puissantes personnalités chrétiennes de notre temps, une sorte de génie spirituel et culturel, le grand spécialiste du chant maronite et l’un des piliers de la réforme liturgique et musicale, le musicologue renommé, père Louis Hage.
L’été s’annonçait et vous avez disparu en silence.
L’été se révèle comme pour raviver votre présence !
Parti depuis un an, mon père, vous avez laissé la musique sacrée orpheline. Tout au long de votre vie, vous n’avez cessé de protéger, d’améliorer et de propager la vraie musique maronite sous tous les cieux. Vous étiez le gardien de son authenticité qui a traversé des âges et de sa tradition qui ne se renouvelle que par la foi et l’attachement aux origines. C’est vous qui luttiez contre les velléités superficielles qui perturbent, depuis quelques décennies, la marche des croyants et leur tradition musicale. Entre musique maronite et musique sacrée, vous avez chanté votre mission sur des airs spirituels dont l’écho résonnera à jamais à travers les âges et les générations.
Que dirais-je de vos œuvres, vos compositions, vos écrits et vos réalisations ? Des vagues de culture, en perpétuel mouvement, se soulevaient et se brisaient sur les rives de la compétence propageant des embruns de musique et de connaissance ! Votre départ, bien qu’il ait rendu éternelle votre présence, fut comme un monument qui s’est écroulé laissant un vide intense, irremplaçable dans l’espace et le temps. Dans l’espace, parce que vous avez occupé de grands postes ; parce que vous l’avez envoûté par votre présence imposante, votre allure ferme et convaincue, et votre visage rayonnant de la lumière de l’Esprit ; vous l’avez conquis par des activités et voyages disséminant partout dans le monde vos empreintes impérissables. Dans le temps, parce que vous l’avez animé d’enthousiasme et d’exactitude et empli de réforme et d’ambition ; parce que vous avez participé à l’évolution de la personne humaine; grâce à votre parcours vécu dans la foi, le dévouement, le service, l’engagement et la patience, vous étiez la lumière qui oriente et dirige, la sagesse qui intervient et corrige, l’esprit qui raisonne et décide, et le cœur tendre qui aime, pardonne et guérit.
Que dirais-je de vos dernières années quand, sachant que le jour où la nuit sur votre vie tombera n’était plus si loin, vous acceptiez et souriiez, sans un moment, sur le chemin du devoir, vous arrêter... Quel défit et que de belles souvenances ! Avec vos proches et amis, on répète : « C’est ainsi qu’il aurait pensé et fait », « C’est bien cela qu’il attend de nous. » Vous êtes omniprésent, mon père, vivant à jamais dans les cœurs de ceux qui ont eu la chance de vous connaître.

Vous nous avez quittés pour un monde meilleur
Proche de la Vérité et des Paroles du Seigneur
Là-bas, votre musique se transforme en louanges
Qui s’élèvent et se mêlent aux chants des anges
Pour enchanter par cet alliage beau et radieux
Les cœurs purs et les âmes vives avides de Dieu.
Maronite que je suis, tout engagée que je puisse être, attachée aux traditions sacrées de mon Église et emportée par ses airs liturgiques, je ne peux qu’évoquer une des plus puissantes personnalités chrétiennes de notre temps, une sorte de génie spirituel et culturel, le grand spécialiste du chant maronite et l’un des piliers de la réforme liturgique et musicale, le...

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