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Nos Lecteurs ont la Parole

Ces chantiers qui peuvent tuer

Par Nayla YAZBECK

Vendredi 17 juin à midi, l’échafaudage haut de seize étages du Beirut Homes Hotel, en construction à deux pas du musée, rue de Damas, s’est effondré sur toute la largeur de la chaussée, coupant la rue à la circulation et endommageant des véhicules garés des deux côtés de la rue.
Ma fille de 14 ans et moi-même avons pu échapper aux tonnes de métal qui sont tombées sur notre voiture et à une mort certaine grâce au réflexe que nous avons eu de courir dans la bonne direction quand, en levant les yeux vers le ciel par je ne sais quel miracle, j’ai aperçu l’échafaudage qui tombait sur nous.
C’est par miracle aussi qu’aucune voiture ne passait à cet instant précis par cette voie, généralement très embouteillée ;
les occupants n’auraient eu aucune chance de s’en sortir indemnes.
Évidemment, aucune arrestation, aucune suspension des travaux sur le chantier, qui a repris aussitôt la chaussée nettoyée en quelques minutes par une nuée d’ouvriers du chantier et des équipes de Sukleen. Pire que tout cela, l’ingénieur nous raccroche au nez en disant : « Faites ce que vous pouvez faire. »
Le parquet et/ou la municipalité ne doivent-ils pas ordonner une suspension des travaux sur le chantier, le temps d’enquêter pour déterminer les causes de l’accident et surtout s’assurer qu’il ne risque pas de se répéter ? Ne doivent-ils pas ordonner une suspension à titre de sanction ? L’ordre des ingénieurs ne doit-il pas faire passer l’ingénieur du chantier devant un conseil disciplinaire et prendre les mesures qui s’imposent à son égard ? Il ne suffit pas de dire que grâce à Dieu personne n’a eu de mal, le reste n’est pas important. C’est trop facile. Il est inadmissible que des actes relevant d’une négligence criminelle ne soient pas sanctionnés tout simplement parce qu’ils n’ont pas fait de victimes.
Les mots manquent pour exprimer notre peur, la terreur rétrospective de ce qui aurait pu arriver et surtout, surtout, la rage (ou le mépris, je ne sais plus) que j’éprouve face au sourire indifférent du responsable.
Finalement, cet incident est symptomatique de l’état du pays : aucune éthique, zéro conscience, tout est fait à l’à-peu-près, même un échafaudage géant. Personne n’est responsable de rien, personne n’a de comptes à rendre à qui que ce soit.
Vendredi 17 juin à midi, l’échafaudage haut de seize étages du Beirut Homes Hotel, en construction à deux pas du musée, rue de Damas, s’est effondré sur toute la largeur de la chaussée, coupant la rue à la circulation et endommageant des véhicules garés des deux côtés de la rue.Ma fille de 14 ans et moi-même avons pu échapper aux tonnes de métal qui sont tombées sur...

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