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Cinema- - Rencontres

À bâtons rompus avec Yves Angelo

Yves Angelo. Photo Michel Sayegh

Yves Angelo est, du 6 au 11 juin, l'invité de l'école de cinéma à l'ALBA pour animer un atelier de direction de la photographie aux étudiants en 1re année de master cinéma. Parallèlement, le film Tous les matins du monde (pour lequel il a reçu le césar de la meilleure photographie en 1992) sera projeté demain vendredi 10 juin à 20h00 à la salle Montaigne du CCF en sa présence.
Directeur de la photographie notamment dans Nocturne indien (1990), Tous les matins du monde (1992) et Germinal (1994) où il obtient le césar de la meilleure photo, Yves Angelo a travaillé avec les plus grands réalisateurs comme Claude Sautet, Claude Berri, Chris Marker, François Dupeyron, Alain Corneau....et a réalisé plusieurs longs-métrages dont les Âmes grises et Le colonel Chabert. Alternant entre réalisation et photo, Angelo précise dès le début de l'entrevue et sans hésitation : « C'est le film, sons sens et ses exigences qui dictent la marche à suivre et je me sens totalement au service de l'œuvre quelle que soit la casquette que je porte. » « Est-ce que je peux parler là d'une touche personnelle ? ajoute-t-il. Certainement, comme un pianiste qui jouerait un morceau de musique autrement que les autres. J'ai une relation très personnelle avec la photographie, mais cette relation ne doit jamais prendre le pas sur l'identité propre du film. »
« Une œuvre cinématographique, poursuit Yves Angelo, est la somme de talents complémentaires, et l'identité d'une image est nourrie de l'addition de personnalités. » « Toute l'équipe d'un film est donc au service de ce dernier, non du réalisateur », répète-t-il.
« Certains chefs opérateurs ne connaissent rien à la technique, observe Angelo, contrairement à d'autres qui ont un œil. Moi-même qui ai réalisé des films, j'encourage le chef opérateur à garder sa liberté et sa sensibilité. »
À la question s'il y avait un procédé ou une recette précise qu'il aime employer ou encore des metteurs en scène avec qui il aime travailler ?, le réalisateur et chef opérateur français répond que « le film est une histoire, un long voyage, voire un parcours. Ce qui l'intéresse surtout, c'est de participer d'une manière ou d'une autre à ce film ».
« J'ai eu le parcours le plus classique, signale Angelo. J'ai fait l'école Lumière et j'ai gravi les échelons traditionnels, puis j'ai alterné la photographie et la réalisation, bien qu'au départ je préférais le son. Aujourd'hui, au bout de plusieurs années d'expérience, ce qui m'intéresse dans le cinéma, c'est de pouvoir modifier le regard. Peut-on faire autrement? Bien sûr. En tant que technicien, je pourrai vous citer les moyens technologiques nouveaux, mais je ne parle pas de cela. Face à un savoir-faire du milieu cinématographique où tout est formaté grâce à l'argent, j'opposerai une nouvelle sensibilité, un nouvel œil. J'ai tourné des films avec une petite caméra sans projecteurs ni électriciens et j'ai eu la sensation d'être au plus près d'une recherche intéressante. Il est très facile actuellement de faire des photos de magazines bien léchées, mais qu'en est-il de la sensibilité perdue ? »
« L'essentiel, c'est de pouvoir encore raconter des histoires avec les images, quel que soit le support », dit enfin Yves Angelo.
Yves Angelo est, du 6 au 11 juin, l'invité de l'école de cinéma à l'ALBA pour animer un atelier de direction de la photographie aux étudiants en 1re année de master cinéma. Parallèlement, le film Tous les matins du monde (pour lequel il a reçu le césar de la meilleure photographie en 1992) sera projeté demain vendredi 10 juin à 20h00 à la salle Montaigne du CCF en sa...

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