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Liban

Gouvernement : pas de nouvelles, mauvaises nouvelles

Retour au point de départ, pour ne pas dire au point mort. Plus que jamais, les raisons du blocage au niveau de la formation du gouvernement paraissent confuses, chacun des protagonistes s'évertuant à jeter la balle dans le camp de l'autre. Pour reprendre les propos d'un responsable politique, la crise du gouvernement est devenue un ensemble de « nœuds gordiens » de plus en plus difficiles à trancher au fur et à mesure que s'accumulent les obstacles. Dès que l'on tente d'en dénouer un, c'est un autre qui apparaît.
Certes, il faut dire que le débat politico-constitutionnel autour de la légalité de la séance parlementaire d'aujourd'hui aura drainé les énergies de part et d'autre et alimenté une claire partie des débats, reléguant au second plan la question du gouvernement, qui reste, de l'avis même du ministre de la Justice, le chemin assuré pour le règlement d'une multitude de problèmes, dont celui du renouvellement du mandat du gouverneur de la Banque centrale.
Le Hezbollah, pour sa part, a continué de jouer au facilitateur, réitérant hier, de la bouche de son député Ali Fayad, son désir de voir naître au plus vite une équipe qui puisse s'attaquer aux problèmes socio-économiques en suspens. À en croire ses propos, la formation du gouvernement serait imminente, sachant que le plus dur et l'essentiel est déjà réglé, à savoir le jeu des équilibres en présence et la répartition des portefeuilles selon les poids politiques des différents protagonistes. Ce qui reste en suspens, relève le député, ce sont des détails insignifiants qui peuvent être résolus en cinq minutes, si la volonté y est.
Le ton est toutefois différent du côté du CPL, dont le chef affirme ne pas savoir où se trouve le blocage, affirmant s'attendre à une réponse convaincante à ce sujet. Pas de gouvernement en vue, a affirmé hier le chef du CPL, qui continue de se défendre d'être à l'origine de l'impasse, refusant de servir une fois de plus de bouc émissaire.
Plus direct, le député du même bloc, Simon Abi Ramia, a fait assumer au chef de l'État et au Premier ministre désigné la responsabilité des tergiversations, affirmant lui aussi ignorer leurs motifs. Le député ira même plus loin, laissant entendre que si le nouveau cabinet n'a toujours pas vu le jour, c'est probablement pour des causes « extérieures ». Tant que la situation ne s'est pas décantée dans la région, il n'y a pas de volonté de former un gouvernement, a assuré le député.
À en croire une source informée, le blocage ne se situerait pas uniquement au niveau du chef du CPL, mais résiderait également au niveau de ses partenaires au sein du 8 Mars appelés à rejoindre le nouvel exécutif. En effet, à l'instar du général Aoun, ces derniers n'auraient pas non plus soumis la liste des noms des ministrables requise par le Premier ministre désigné. L'appel lancé par le chef du Parlement à tenir une séance législative n'a fait qu'exacerber par ailleurs la tension entre Nabih Berry et Nagib Mikati, qui ont continué à communiquer par médiateur interposé.
L'absence de gouvernement et le marasme politique qui s'ensuit ont alerté plusieurs diplomates étrangers en poste au Liban, qui affirment à l'unisson que le pays ne saurait rester longtemps encore sans gouvernement. Une nécessité d'autant plus urgente, selon eux, qu'il est temps de mettre un terme à la désagrégation des institutions, qui, à la manière d'une contagion, se propage d'un ministère à l'autre. L'incident qui a secoué le Palais de justice, hier, laissant la voie libre à un détenu qui devait comparaître devant le tribunal, les menaces reçus par les magistrats et la légèreté avec laquelle elles ont été traitées, mais aussi le scandale autour de l'affaire du troisième réseau de téléphonie mobile, sont autant d'exemples illustrant la dégénérescence des institutions, assurent les diplomates.
Retour au point de départ, pour ne pas dire au point mort. Plus que jamais, les raisons du blocage au niveau de la formation du gouvernement paraissent confuses, chacun des protagonistes s'évertuant à jeter la balle dans le camp de l'autre. Pour reprendre les propos d'un responsable politique, la crise du gouvernement est devenue un ensemble de « nœuds gordiens » de plus en plus...
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