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Lifestyle - Archéologie

Les fresques de Laas Geel, un voyage dans la verte Somalie préhistorique

Une constellation de dessins d'animaux colorés et de silhouettes humaines couvrent les parois de dix grottes situées dans l'État autoproclamé du Somaliland.

Laas Geel signifie en langue somalie « abreuvoir à chameau », une claire référence au temps où de nombreux cours d’eau s’écoulaient dans ces terres. Toutefois, cette région aujourd’hui semi-désertique n’attire plus les troupeaux de bétail depuis longtemps.

Une oasis verdoyante, des bergers qui font paître leur bétail au milieu de terres luxuriantes : les peintures rupestres de Laas Geel, parmi les plus anciennes d'Afrique, dépeignent une Somalie à mille lieues de la terre hostile et aride d'aujourd'hui.
Une constellation de dessins d'animaux colorés et de silhouettes humaines couvrent les parois des dix grottes de Laas Geel, localité de la périphérie d'Hargeisa, « capitale » de l'État autoproclamé du Somaliland. Ces peintures rupestres, découvertes dans la dernière décennie et exceptionnellement préservées, permettent d'imaginer à quoi ressemblait la Corne de l'Afrique il y a plus de 5 000 ans. Des vaches décorées, des gardiens de troupeau et une cohorte d'animaux sauvages : ces fresques ont été peintes lors de la période interglaciaire, lorsque que la région était encore recouverte d'une nature luxuriante où le gibier abondait, explique l'archéologue britannique Sada Mire, originaire de cette partie de la Somalie. « Nous savons que les peintres étaient des bergers nomades vivant sous un climat beaucoup plus clément », raconte Mme Mire. Laas Geel signifie d'ailleurs en langue somalie « abreuvoir à chameau », une claire référence à ce temps où de nombreux cours d'eau s'écoulaient dans ces terres. Mais la région semi-désertique de Laas Geel n'attire plus les troupeaux de bétail depuis longtemps. « Il s'agit d'une importante découverte puisqu'on connaît peu de choses sur l'histoire de cette région et que de grands pans de l'héritage archéologique sont perdus à cause de la destruction, du pillage et de la négligence », poursuit Mme Mire.
Les fresques ont été découvertes en 2002 par une équipe d'archéologues français et ont depuis été protégées pour empêcher leur pillage. L'endroit était connu des habitants de la région, qui évitaient pourtant les grottes par superstition. « Ils pensaient que les grottes hébergeaient des esprits maléfiques et ne s'en approchaient jamais », se rappelle Ali Saïd, un assistant archéologue travaillant pour le gouvernement du Somaliland.
Des murs aux plafonds, les grottes de Laas Geel sont recouvertes de fresques brunes, orange, blanches et rouges, dont certaines sont extraordinairement éclatantes. « Ces peintures vont disparaître si des mesures urgentes ne sont pas prises », prévient Mme Mire. « L'érosion ainsi que le développement non maîtrisé de la région sont des menaces immédiates », alors que le site est menacé de destruction, de pillage et d'excavation clandestine. En collaboration avec le gouvernement, Sada Mire œuvre à sensibiliser et entraîner les populations environnantes à la protection de ces œuvres. Elle aide également les autorités à rédiger la législation visant à la préservation des sites historiques et uniques. Laas Geel n'est pas le seul site d'intérêt du Somaliland. Dans la région de Dhambalin, au Nord, d'autres grottes abritent des peintures rupestres du même genre : bétail, animaux sauvages, chiens ainsi qu'un homme à cheval, qui serait l'une des plus anciennes représentations connues d'un chasseur équestre, selon Mme Mire.
Le Somaliland, un ancien protectorat britannique, a déclaré unilatéralement son indépendance du reste de la Somalie au moment de l'éclatement de la guerre en 1991. Non reconnue internationalement, la région a été relativement épargnée par les violences ayant frappé le sud et le centre de la Somalie. Les autorités espèrent profiter de cette relative stabilité et des trésors historiques récemment découverts pour attirer les touristes. « Les gens aiment maintenant ces peintures et ils espèrent qu'elles attireront un tourisme qui leur sera bénéfique », explique M. Saïd en pointant un groupe de petits dessins d'animaux sauvages dans une des cavernes.
(Source : AFP)
Une oasis verdoyante, des bergers qui font paître leur bétail au milieu de terres luxuriantes : les peintures rupestres de Laas Geel, parmi les plus anciennes d'Afrique, dépeignent une Somalie à mille lieues de la terre hostile et aride d'aujourd'hui.Une constellation de dessins d'animaux colorés et de silhouettes humaines couvrent les parois des dix grottes de Laas Geel, localité de la...

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