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Économie - Échos de Syrie

Le gouvernement cherche des issues économiques à la crise

Le gouvernement syrien a mis en place un comité qui devrait soumettre d'ici à deux mois une esquisse de projet sur la politique économique du pays, même si la tension des dernières semaines a réduit la marge de manœuvre du gouvernement. Le comité est formé de plusieurs responsables politiques et économiques, dont notamment le ministre de l'Économie Mohammad Nidal Chaar, le président de la commission étatique du Plan, Amer Loutfi, et le président de la Chambre de commerce, Ghassan Qalaa, ainsi que l'ancien président de la Chambre de commerce Rateb Challah. Ce comité devra évaluer la situation socio-économique actuelle et proposer des solutions.
Le fait que le onzième plan quinquennal n'ait pas été mentionné dans la presse, le modèle d'économie sociale de marché est en soi un gage que le gouvernement syrien veut s'éloigner, ne serait-ce qu'officiellement, de la libéralisation économique graduelle enclenchée depuis onze ans maintenant. D'ailleurs, toutes les déclarations récentes des responsables illustrent cet éloignement d'une libéralisation de l'économie et un renversement de tendances qui va jusqu'à renégocier les accords commerciaux de libre-échange et les accords bilatéraux. Le gouvernement avait d'ailleurs essayé depuis quelques mois de consolider son pouvoir à travers une hausse des salaires des fonctionnaires et une baisse des prix du gasoil ; deux mesures qui devraient creuser le déficit budgétaire. À la question sur la manière dont il comptait financer ces mesures, le président Bachar el-Assad avait alors indiqué depuis qu'une partie du financement proviendrait d'une émission de bons du Trésor.
Ces décisions ne prennent pas en compte la crise politique profonde qui secoue la Syrie depuis plusieurs semaines déjà, ni les conséquences que cette crise a sur la confiance des investisseurs. En effet, des sociétés ferment leurs portes tous les jours, d'autres cherchent à rééchelonner leurs dettes et/ou enclenchent des plans de licenciements. La Bourse n'arrête pas de dégringoler et les investisseurs étrangers comme Shell subissent beaucoup de pression pour se retirer de la Syrie. Des investisseurs des anciens pays alliés tels que le Qatar n'ont pas beaucoup attendu avant d'annoncer leur départ. À cela s'ajoutent la déclaration du gouvernement américain qui avait annoncé qu'il ferait pression sur plusieurs des compagnies américaines ainsi que sur des hommes d'affaires, et la suspension des programmes d'aide de l'Union européenne (UE).
Le nouveau comité a deux mois pour soumettre des solutions au gouvernement. Cependant, il ne faut pas se leurrer : il y a de faibles chances que des réformes économiques apportent de véritables solutions à la crise politique.

En coopération avec : The Syria Report

editor@syria-report.com
Le gouvernement syrien a mis en place un comité qui devrait soumettre d'ici à deux mois une esquisse de projet sur la politique économique du pays, même si la tension des dernières semaines a réduit la marge de manœuvre du gouvernement. Le comité est formé de plusieurs responsables politiques et économiques, dont notamment le ministre de l'Économie Mohammad Nidal Chaar, le président...
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