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Nos Lecteurs ont la Parole

L’avenue Sami el-Solh en péril

Par Kamel ABBOUD
Il semble qu'un projet de tunnel soit actuellement en cours sur l'avenue Sami el-Solh. S'il venait à se réaliser, ce serait, à notre avis, encore une erreur irréparable.
L'avenue Sami el-Solh est dotée d'un terre-plein central planté avec de très beaux palmiers lui donnant un charme unique et très caractéristique. De très beaux spécimens d'arbres la bordent, tout au long, dont les pins centenaires de Horch-Kfoury. La municipalité y a récemment aménagé les trottoirs et l'a dotée de parcmètres. Elle est rarement embouteillée.
L'avenue se trouve au bout d'un axe routier de toute importance pour la ville : la Quarantaine-Adlyé-Sami el-Solh-Tayouné. Malgré qu'il ait connu d'importants travaux au cours des dernières années, dont le plus important a été la construction du tunnel de Adlyé, cet axe est presque toujours embouteillé, surtout au niveau de la bretelle arrivant au nouveau rond-point Adliyé, le goulot d'étranglement commençant d'habitude à partir du pont de Fiat.
À qui la faute ?
La responsabilité du chaos dans le trafic sur cet axe incombe, nous le croyons, aux forces de l'ordre elles-mêmes et, principalement, à la mauvaise gestion du problème de la sécurité des bâtiments officiels situés aux alentours du rond-point Adliyé
Les embouteillages se produisent, en effet, aux points suivants :
1. Le long de l'enceinte du Palais de justice, où des barrières en béton, supposées interdire le stationnement, sont posées sur la chaussée même. Or ce sont les voitures des services de l'ordre qui stationnent sur la voie, en seconde position, limitant la circulation sur une seule voie au lieu des trois possibles. À cela s'ajoutent les voitures privées ou les taxis-service dont les conducteurs s'octroient le droit de stationner, eux aussi en seconde position, sans qu'ils soient inquiétés par les gendarmes qui pullulent à cet endroit.
2. Juste en face, en sens inverse, tout le long du bâtiment de la Sûreté générale, là où, sécurité oblige, la voie est scindée en deux sur toute sa longueur, délimitée par une chaîne de sécurité (sur des piquets métalliques, plantés au beau milieu de l'asphalte). La circulation y est réduite, là aussi, à une allée au lieu des trois.
3. La rue diagonale reliant l'avenue Sami el-Solh à la rue de Damas est, depuis des années, fermée à la circulation, le ministère de la Justice et le Palais de justice l'ayant pratiquement squattée, là encore sous le prétexte de la sécurité !
Alors que cette rue pourrait constituer un excellent désengorgement du croisement de Furn el-Chebback, elle ne sert aujourd'hui que de parking en plein air aux multiples véhicules des forces de l'ordre qui sont, eux, interdits d'entrée à l'intérieur de l'enceinte même du Palais de justice où ils sont supposés se trouver.
4. Plus loin, le croisement Furn el-Chebback qui, semblant ne pas appartenir à la ville, n'a plus eu droit (depuis 1975) à des feux rouges et où la circulation ne dépend que de l'humeur (généralement massacrante et/ou indolente) du gendarme de faction, dont le principal souci est de ne rater aucune occasion de discuter avec un nombre inouï de copains qui passent par là.
5. L'église, où les fidèles - dont le manque absolu de civisme n'a d'égal que leur foi - jugent (et les forces de l'ordre avec eux) qu'il est normal qu'ils stationnent tous, aux heures de messe, très exactement devant la porte de l'église, alors qu'à cinquante mètres à peine de là les aires de stationnement sont vides. Et les policiers ne trouvent mieux que d'invectiver les conducteurs qui, eux, ne font que passer...
Revenons donc au projet de tunnel de Sami el-Solh. Comment voudriez-vous que les habitants du quartier avalent la couleuvre de la nécessité de la création, là, d'un nouveau tunnel puisqu'ils ont vécu au quotidien l'inutilité de telles mesures ? Ce ne sera que chaos supplémentaire et manque de crédibilité totale des autorités aux yeux des citoyens. Tout au plus, encore un contrat juteux pour quelques-uns.
Il est improductif de s'obstiner à poursuivre cette politique qui consiste à dresser des barricades ou, pire, des murs en béton au beau milieu des voies de circulation, et ce afin de créer des « zones de sécurité » pour... les forces de sécurité, et ce à l'extérieur des bâtiments ! Et en plein domaine public (exemple : le QG des Forces de sécurité intérieure à côté de l'Hôtel-Dieu, l'Escwa, presque tous les bâtiments de la Sûreté générale, la plupart des ministères, etc.). C'est un non-sens qui ne peut plus durer.
Sami el-Solh n'a réellement besoin que de quelques passages cloutés et de civiliser les nombreux convois de sécurité qui y passent.
Il faut, en revanche, soit revoir la stratégie de sécurité des forces de l'ordre à l'intérieur de la ville, soit délocaliser, disséminer, soit repenser l'architecture même des bâtiments.
De grâce, il est temps de commencer à faire primer la réflexion sur l'action en urgence !
Il semble qu'un projet de tunnel soit actuellement en cours sur l'avenue Sami el-Solh. S'il venait à se réaliser, ce serait, à notre avis, encore une erreur irréparable. L'avenue Sami el-Solh est dotée d'un terre-plein central planté avec de très beaux palmiers lui donnant un charme unique et très caractéristique. De très beaux spécimens d'arbres la bordent, tout au long, dont les pins...

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