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Nos Lecteurs ont la Parole

Et si on faisait confiance à l’intuition ?

Par Yara JREISSATY SOUAID
« J'aurais dû me fier à mon intuition. » Nous avons prononcé cette phrase après avoir pris la mauvaise décision, alors qu'une petite voix intérieure nous conseillait d'agir autrement. Encore faut-il apprendre à s'écouter... Scientifiques, explorateurs, hommes d'État... Nombreux sont ceux qui ont fait de grandes découvertes ou pris des décisions ayant marqué l'histoire en suivant leur intuition. D'où nous vient-elle ? Comment prend-elle forme, et en quoi peut-elle nous aider au quotidien ? Faut-il écouter cette petite voix intérieure qui a si souvent raison, alors qu'elle s'oppose parfois au meilleur des raisonnements ? L'intuition est un sentiment de compréhension immédiate, s'imposant comme une évidence. Une sorte d'appréciation, positive ou négative, qui doit en théorie nous aider à prendre la bonne décision. Elle s'applique à toutes les situations du quotidien : un parcours à privilégier pour éviter les embouteillages, l'impression qu'il faut choisir une secrétaire plutôt qu'une autre... Elle prend forme apparemment sans faire appel à la raison ou à la logique. Mais elle n'est, en fait, jamais le fruit du hasard. L'intuition nous viendrait de notre inconscient, qui analyserait tout seul un problème donné sans qu'on ne lui ait rien demandé. Ce côté instinctif n'implique pas l'absence de réflexion. Au contraire, c'est la somme de nos connaissances et de nos expériences qui nous permettrait d'aboutir à une conclusion quasi instantanée, sans passer par un raisonnement conscient. Mais peut-on faire confiance à cet éclair de lucidité ? Selon des chercheurs en psychologie de l'université d'Amsterdam, la réponse est oui, l'intuition n'est pas infaillible, mais elle serait souvent plus faible que le raisonnement . Pour le psychologue Laurent F. Nordgren, plus les informations et les possibilités de choix sont nombreuses, plus notre jugement risque de s'en trouver perturbé. En partie parce que notre conscient n'aurait pas la même capacité d'analyse ni la même rapidité de traitement des informations que notre inconscient. Voilà pourquoi il arrive si souvent que notre première intuition soit la bonne. Est-ce qu'elle est plus développée chez les femmes que chez les hommes ? Nous n'avons malheureusement pas tous le même potentiel d'intuition. Notre personnalité et nos expériences influent sur notre état d'esprit. Être optimiste, détendu et ouvert aux autres permettrait ainsi d'aiguiser et de mieux suivre son instinct. De même, les femmes seraient favorisées par rapport aux hommes. Souvent plus sensibles, elles perçoivent mieux ce qui les entoure. Cela en grande partie parce qu'elles utilisent leur cerveau de façon différente, comme l'a prouvé Ruben Gur dans les années 80. Selon ce neurologue américain , elles font en effet appel indifféremment aux deux hémisphères pour analyser une situation. Les hommes privilégient quant à eux leur hémisphère gauche, qui régit les facultés de raisonnement, au détriment du droit où siègent les émotions. L'intuition donne-t-elle confiance en soi ? Savoir s'écouter n'est pas toujours une mince affaire. Suivre son sixième sens, c'est facile quand la décision ne prête pas à conséquences : tenter de faire fonctionner une machine à laver sans le mode d'emploi ne fait courir de risque à personne. Idem lorsque l'intuition est confirmée par une analyse logique de la situation et des avis extérieurs. Mais suivre son intuition demande du courage lorsqu'elle s'oppose au raisonnement. Il faut donc prendre confiance en soi. Pour cela, on peut faire la liste de ses intuitions passées en les confrontant aux décisions prises. Alors, vous devrez constater que votre intuition est juste dans la plupart des cas.
Finalement, on se demande si l'intuition peur être renforcée par des exercices. Reste à développer son raisonnement intuitif pour en tirer le maximum. On peut par exemple s'exercer avec des casse-tête et des tests de logique : déceler sans trop réfléchir l'intrus dans une liste de noms ou une série de chiffres, trouver la carte manquante dans une suite, ou encore disposer six crayons pour qu'ils soient tous en contact entre eux. On peut aussi s'entraîner sur des cas concrets au quotidien, d'abord dans des situations où les enjeux sont faibles. On peut ainsi prendre systématiquement le contre-pied de ce que dicte le raisonnement, pour peu que l'intuition n'aille pas dans le même sens. On pourra ensuite prendre des risques sur des questions plus importantes. Pour laisser le cerveau raisonner tout seul, il est préférable de ne pas se mettre sous pression. Mieux vaut prendre connaissance des données du problème et différer la décision à plus tard. L'intuition se présentera comme un flash à un moment inattendu. On aura ainsi la réponse, ou un début de réponse au problème. Attention toutefois à ne pas confondre intuition et désir. La suivre n'est pas forcément se faire plaisir. Ne prenez pas non plus la mauvaise décision envers et contre tout : si raisonnement et avis extérieur s'opposent systématiquement à votre ressenti, pesez bien le pour et le contre. Mais lorsqu'une certitude est vraiment ancrée au fond de vous, n'hésitez plus : foncez !
« J'aurais dû me fier à mon intuition. » Nous avons prononcé cette phrase après avoir pris la mauvaise décision, alors qu'une petite voix intérieure nous conseillait d'agir autrement. Encore faut-il apprendre à s'écouter... Scientifiques, explorateurs, hommes d'État... Nombreux sont ceux qui ont fait de grandes découvertes ou pris des décisions ayant marqué l'histoire en suivant...

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