Il se trouve que William et Catherine - dont l'image est étroitement contrôlée par les services royaux de communication - sont généralement perçus comme avenants, modernes, en phase avec leur siècle et populaires. « Ces deux-là ainsi que leurs enfants seront, pour la génération Facebook, les personnages les plus importants pour la monarchie au XXIe siècle, si elle survit », assure M. Jobson. « Ceux qui regardaient (la monarchie) avec admiration et respect sont soit morts, soit mourants », persifle quant à lui Max Clifford, gourou des people. À l'entendre, le couple incarne « un nouveau concept de prince et princesse modernes, soigneusement polis avec la prise en compte de nombreux avis professionnels en coulisses. Et jusqu'à nouvel ordre, ça fonctionne très bien ».
L'avenir de la dynastie des Windsor serait donc garanti ? Le fait que le mariage ait attiré quelque 2 milliards de téléspectateurs donne la mesure de leur popularité. Aucune des 40 têtes couronnées venues adouber William ne saurait prétendre à une telle notoriété. Et le sort des Windsor apparaît envieux au regard des problèmes subis par un grand nombre de familles royales au XXe siècle, en Europe notamment. Certes, le choix d'Édouard VIII d'abdiquer pour épouser une Américaine divorcée a ébranlé la monarchie en 1936. Elle est aussi apparue vulnérable en 1992, « annus horribilis » marquée par la séparation de 3 des 4 enfants de la reine. Et plus encore en 1997, à la mort de Diana, divorcée du prince Charles et de la famille royale. Mais vénérée comme sainte et martyre par la majorité des sujets de Sa Majesté.
Mais depuis lors, Élisabeth II a lancé une campagne de restauration tous azimuts, mobilisant les ressources de l'Internet, acceptant « gracieusement » une réduction sensible des subsides publics. Résultat, la monarchie est à nouveau perçue comme une « force unificatrice positive », explique M. Jobson. Cependant, les Britanniques qui ont plébiscité William hier réclament des réformes et notamment l'abandon de lois de 1701 : celle qui interdit l'accès au trône de catholiques, ou celle qui donne la priorité aux descendants mâles dans l'ordre d'accession au trône. Le gouvernement dit « réfléchir à ces questions ». Mais l'affaire de la succession pourrait ressurgir si les jeunes mariés donnent naissance à une fille.
©AFP
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