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Économie - Échos de Syrie

Le manque de réformes politiques pèsera lourd sur l’économie

La série de mesures économiques annoncées par le gouvernement syrien la semaine dernière risque de représenter un poids supplémentaire pour le Trésor et de créer de l'inflation.
Sur base d'une série de décrets émis par le président syrien en date du 24 mars dernier, les salaires de quelque deux millions de fonctionnaires et retraités devaient être revus à la hausse de 20 % à 30 %, alors que les taxes sur les revenus avaient, eux, été baissés. Toutes ces mesures, combinées à des décisions qui avaient été approuvées au début de l'année en cours, devraient creuser le déficit budgétaire, qui avait été projeté à 5,78 % du produit intérieur brut (PIB).
Le ministère des Finances n'a toujours pas publié d'estimation des coûts des dernières mesures, mais certaines sources avancent le chiffre de 50 milliards de livres syriennes par an. S'ajoutent à cela 12 milliards de livres syriennes que le fond de l'aide sociale va débourser, ainsi que les pertes de revenus liés à la baisse des tarifs douaniers, de la taxe sur le revenu et de la taxe sur la consommation, annoncées au début de 2011. Ces décisions sont en mesure d'augmenter le taux d'inflation, qui se tenait au-dessus de la barre des 7 % à la fin du mois de janvier.
Les troubles politico-sécuritaires qui sévissent en Syrie depuis le 15 mars ont déjà causé la baisse de la valeur de la livre syrienne par rapport au dollar de 4 %, une chute du marché boursier, l'affaiblissement de l'activité touristique et, selon des sources bancaires, le report de plusieurs projets d'investissements. En effet, les mesures entreprises par le gouvernement créeront potentiellement des doutes parmi les investisseurs, notamment en ce qui concerne le plan quinquennal qui devrait prendre fin en 2015. Force est de souligner que Damas affirme depuis un moment vouloir réduire la taille que prennent les plans quinquennaux dans l'économie syrienne et se concentrer davantage sur les dépenses d'investissement. En bref, l'activité économique dans la capitale, ainsi que dans le reste du pays, est paralysée et demeure à la merci des troubles politiques. À ce stade, le gouvernement doit pouvoir lever des milliards de dollars pour pouvoir financer la construction d'usines énergétiques, d'autoroutes et de systèmes hydrauliques.
À défaut de répondre aux demandes politiques des manifestants syriens, le gouvernement promet des réformes économiques. Pourtant, lors d'une conférence de presse, la conseillère du président Assad, Buthaina Shaaban, avait souligné que l'État prévoyait également des réformes d'ordre politique comme la levée de l'état d'urgence proclamé depuis 48 ans.

En coopération avec : The Syria report
La série de mesures économiques annoncées par le gouvernement syrien la semaine dernière risque de représenter un poids supplémentaire pour le Trésor et de créer de l'inflation.Sur base d'une série de décrets émis par le président syrien en date du 24 mars dernier, les salaires de quelque deux millions de fonctionnaires et retraités devaient être revus à la hausse de 20 % à...
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