Le Liban et ses débats

Les médias du monde entier décrivent minute par minute des révolutions dans le monde arabe, en Tunisie, en Égypte, dans certains pays du Golfe, pendant que le Liban et son Premier ministre désigné, M. Nagib Mikati, se débattent pour former un gouvernement.
Entre-temps, tandis que les spéculateurs étrangers, eux, achètent le Liban, le détruisent, laissent de graves cicatrices, profondes, dans notre pays, les dirigeants du pays spéculent sur les portefeuilles ministériels à s'approprier.
Le Liban ne s'arrête pas aux armes du Hezbollah et au TSL. Il y a bien d'autres sujets, bien plus importants pour la vie courante des Libanais, qui sont en suspens, ou même, pour certains, ne figurent même pas sur la table des négociations.
Il existe plus de 12 millions de Libanais à l'étranger. Actuellement, ces Libanais ne peuvent pas voter dans leur pays d'origine, à moins qu'un politicien ne leur paye le billet d'avion aller-retour en échange d'un vote de plus. C'est ce qu'on appelle acheter des voix.
Autre dossier en suspens, celui des mères libanaises, mariées à des étrangers et qui ne peuvent pas donner la nationalité libanaise à leurs enfants. Quelle honte ! Être juif se transmet de mère à enfant, sans tenir compte de la nationalité du père. L'État libanais, lui, continue de tergiverser.
La corruption ronge le pays. Dans tous les sens. Dans tous les domaines.
Le pays est vendu aux étrangers, qui lui ôtent son identité phénicienne.
Le Liban passe par une crise grave et dangereuse, tandis que les prosaoudiens, d'un côté, et les pro-iraniens, de l'autre, polémiquent dans les médias.
8 Mars, 14 Mars, et cette année, 13 Mars : toutes les dates sont bonnes pour que majorité et opposition manifestent. Qui est quoi ?
Je reçois toute sorte d'invitation à manifester, et je ne comprends toujours pas pourquoi. Pour qui ? Les armes du Hezbollah ? Le Tribunal spécial pour le Liban ?
J'aurais préféré manifester pour annuler les accords de Taëf et redonner au président de la République libanaise son pouvoir exécutif total dans les décisions du pays.
J'aurais préféré manifester pour un référendum sur un Liban anticonfessionnel.
J'aurais préféré manifester de joie en apprenant que les 500 000 réfugiés palestiniens présents sur le territoire libanais sont sur le chemin du retour chez eux.
J'aurais préféré tout simplement que le Liban soit de nouveau le pays du Cèdre, au vrai sens du mot, pour que quelques milliers des 12 millions de ses fils éparpillés aux quatre coins de la planète puissent retourner au bercail définitivement.
Malheureusement, le 15 mars au matin, le Hezbollah sera toujours en possession de ses armes. Le Tribunal spécial pour le Liban figurera toujours à la une des quotidiens libanais. Les 500 000 réfugiés palestiniens seront toujours dans les différents camps misérables sur le territoire libanais. Et le Liban sera encore un pays confessionnel, sans gouvernement.
Faisant partie, malheureusement, des 12 millions de Libanais dans le monde , je serai de tout cœur avec les Libanais qui manifesteront pour un Liban libre, anticonfessionnel, et surtout dans une manifestation où ne flottera que le drapeau de mon pays.