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Lifestyle - Internet

La « profane » Wikipedia s’attire une reconnaissance institutionnelle

Le château de Versailles, le British Museum, le Brooklyn Museum à New York... travaillent en étroite collaboration avec l'encyclopédie en ligne.
Souvent critiquée pour son manque de fiabilité, l'encyclopédie en ligne, Wikipedia, alimentée par des bénévoles passionnés, s'attire, 10 ans après sa création, la reconnaissance d'institutionnels partant d'un constat simple : elle est énormément consultée partout dans le monde. Un clic suffit pour avoir accès gratuitement à ses 17 millions d'articles en 250 langues, consultés par 400 millions de visiteurs chaque mois. En France, plus d'un internaute sur deux y a recours mensuellement, selon la dernière enquête de médiamétrie portant sur novembre 2010. Aux États-Unis, elle est consultée par 53 % des adultes surfant sur le Web, selon une enquête du Pew Internet and American Life Project de mai 2010, contre 36 % en février 2007.
« C'est une réalité que nous ne pouvons ignorer (...). Je suis pragmatique, autant aller dans le sens d'une information fiable, faciliter l'amélioration des contenus », explique à l'AFP Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre français de la Culture et président de l'établissement public du château de Versailles, près de Paris. Ce joyau du patrimoine français vient de signer un partenariat avec Wikimedia France, l'association qui promeut Wikipedia dans le pays, pour réaliser le transfert de toutes les informations existant sur Versailles vers l'encyclopédie en ligne avec le concours des conservateurs et des scientifiques rattachés au célèbre château. Des partenariats similaires ont été signés avec la Bibliothèque nationale de France et la ville de Toulouse (Sud-Ouest).
Documents écrits, photos, multimédia : le British Museum a fait de même à Londres, tout comme le Brooklyn Museum à New York, plusieurs musées néerlandais, les archives fédérales allemandes, une bibliothèque de l'État australien de Queensland, énumère Adrienne Alix, présidente de Wikimedia France. Wikipedia travaille avec une dizaine d'universités pour ses articles sur la politique de l'administration américaine, des collaborations en augmentation constante, selon ses responsables aux États-Unis.
Pourtant, nombre de rédactions interdisent à leurs journalistes de s'en servir comme source faute de contenus systématiquement vérifiés. Une étude de 2005 publiée par la revue Nature relevait toutefois que sur 50 articles consacrés à des sujets scientifiques, envoyés à des experts sans en préciser la source, l'encyclopédie classique Britannica avait une moyenne de moins de trois erreurs par article, pour une moyenne de moins de quatre erreurs pour Wikipedia.
« Ce débat est de plus en plus dépassé. Les musées sont vraiment dans une démarche d'ouverture au grand public », commente Mme Alix.
Passionné de géographie et de politique américaine, Thierry Coudray, qui a une formation initiale de gestionnaire, a écrit environ 1 000 articles et notamment contribué à celui, en français, sur le « resolute desk », la table de travail du bureau Ovale des présidents américains. Aujourd'hui trésorier de Wikimedia France, il explique vouloir « avant tout partager ses connaissances le plus largement possible dans des domaines qui (le) passionnent ». « C'est vrai qu'on peut écrire n'importe quoi, mais dans quel but ? Il y a toute une série de contrôles, des espaces de discussion, une page de contributeur. On finit par se connaître et il y a aussi des demandes de corrections », assure-t-il. « On peut vraiment devenir "wikipédiholique", obsédé par l'envie d'actualiser en permanence les informations », met-il en garde.

Souvent critiquée pour son manque de fiabilité, l'encyclopédie en ligne, Wikipedia, alimentée par des bénévoles passionnés, s'attire, 10 ans après sa création, la reconnaissance d'institutionnels partant d'un constat simple : elle est énormément consultée partout dans le monde. Un clic suffit pour avoir accès gratuitement à ses 17 millions d'articles en 250 langues, consultés par...

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