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Lifestyle - Insolite

Tout schuss en soutane

Chaque année, des prêtres polonais participent à la Coupe de Jean-Paul II dans la station de ski Wisla-Stozek.

Pour le père Krzysztof Sontag, « skier en soutane, c’est une manière de montrer que l’esprit et le corps vont toujours ensemble ». Pawel Ulatowski/AFP

La petite station de ski Wisla-Stozek, dans les montagnes de Beskid Slaski, a été samedi le théâtre d'un spectacle inhabituel : des skieurs en soutane, slalomant, sautant sur les bosses, descendant tout schuss, sous le regard incrédule d'autres skieurs. « C'est ainsi que nous inaugurons tous les ans nos championnats pour la Coupe de Jean-Paul II », explique le père Damian, l'un des organisateurs de ces championnats qui se tiennent en Pologne depuis quatorze ans. « Ensuite, on enlève les soutanes et la vraie compétition commence », ajoute-t-il.
Après avoir troqué la soutane pour la combinaison de ski, ils se lancent sur la piste, répartis en six catégories selon leur âge. Les religieuses ne participent pas. « Mais si au moins trois se présentent un jour, on fera une catégorie à part », assure le père Damian.
La prière accompagne la préparation physique : « Que Le bon Dieu veille sur nous, qu'Il nous protège, qu'Il nous donne des forces pour une compétition fair play », proclament en chœur les concurrents avant d'entamer le Notre Père. « Nous pouvons louer Dieu à travers la nature, la beauté du paysage », indique Henryk Urbas, qui a signé cette année le meilleur temps, conservant le titre de champion pour la cinquième année consécutive. « Les gens sont surpris de nous voir skier en soutane, c'est une manière d'afficher notre vocation », ajoute ce religieux salésien de Cracovie, catéchiste et professeur d'éducation physique dans une école.
Ce sont les pères franciscains qui ont eu les premiers l'idée d'organiser l'événement. Les prêtres de la région de Silésie ont ensuite repris le flambeau. « Nous devons être les seuls au monde à organiser une telle épreuve », souligne le père Damian, bien qu'il y ait des pays où les montagnes sont plus belles, comme la Suisse ou l'Autriche. « C'est le pape Jean-Paul II qui nous a donné l'exemple. Il aimait skier, également dans les Beskidy (montagnes du sud de la Pologne), alors qu'il était jeune prêtre puis évêque et cardinal », rappelle-t-il. « Un jour on l'interrogea : "Sied-il à un cardinal de skier ?" Wojtyla a répondu ce qu'il ne sied pas à un cardinal, c'est surtout de mal skier », raconte le père Damian. Les plus jeunes participants avaient à peine 20 ans. Le père Wladyslaw Nowobilski, 68 ans, curé de la paroisse de Cisce, un village de la région, était le doyen. « J'ai toujours droit à un prix spécial vu mon âge », dit-il en souriant.
Accompagné d'une trentaine de ses paroissiens de Bedzin (Silésie), munis de sifflets, tambours et claquettes, le père Krzysztof Sontag avoue sa passion pour le ski. « Je m'exerce toute l'année en salle de gym. Le ski et le sport en général me donnent beaucoup de joie. » « Notre curé est vraiment fantastique, nous venons ici tous les ans pour l'encourager », raconte une paroissienne. « Ça nous rapproche énormément, ça nous consolide. Des curés comme lui, il n'y en a pas beaucoup dans notre région. » « Skier en soutane, c'est aussi une manière de montrer que l'esprit et le corps vont toujours ensemble, comme le dit l'expression latine "Mens sana in corpore sano" (Un esprit sain dans un corps sain), souligne à l'AFP le père. On peut allier les deux, tenir le rosaire et les bâtons de ski, se mettre à genoux et se mettre sur des skis. »
La petite station de ski Wisla-Stozek, dans les montagnes de Beskid Slaski, a été samedi le théâtre d'un spectacle inhabituel : des skieurs en soutane, slalomant, sautant sur les bosses, descendant tout schuss, sous le regard incrédule d'autres skieurs. « C'est ainsi que nous inaugurons tous les ans nos championnats pour la Coupe de Jean-Paul II », explique le père Damian, l'un des...

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