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Liban - La Situation

De nouvelles donnes locales et régionales retardent la formatiom du gouvernement

Redistribution presque totale des cartes dans le processus de formation du nouveau gouvernement... Alors que l'on se dirigeait vers une équipe monochrome en raison de l'intransigeance du camp du 8 Mars, et notamment du Hezbollah et du général Michel Aoun, l'accélération des changements dans la région et le « coup de semonce » à peine déguisé adressé par les hautes instances sunnites à l'égard du PM désigné Najib Mikati ont poussé ce dernier à revoir sa copie pour tenter de proposer un cabinet plus modéré. On lui prête également l'intention d'essayer de convaincre à nouveau le 14 Mars de participer au gouvernement.

Le passage du 14 Mars à l'opposition n'est plus sûr... et Nagib Mikati semble loin d'avoir mis les noms sur les portefeuilles et les points sur les "i". /

Il aurait par ailleurs appris de sources proches de Baabda que le président de la République Michel Sleiman pourrait ne pas signer les décrets de la nomination si le gouvernement risque d'être accaparé par un seul courant politique, à savoir le 8 Mars. Par ailleurs, on signale déjà quelques tiraillements au sein même de la nouvelle majorité sur l'attribution des maroquins qualifiés de souverainistes, notamment les ministères de l'Intérieur, de la Défense et certains autres ministères de service. Tout ceci pourrait retarder sensiblement la formation d'un gouvernement que le 8 Mars avait déjà presque en poche.

Mais loin d'être une « mauvaise nouvelle », le fait que Nagib Mikati prenne son temps pour former le gouvernement doit être considéré, jusqu'à nouvel ordre, comme de bon augure.
En fait, le Premier ministre désigné s'aide intelligemment de tout ce qui lui paraît légitime, pour consolider son emprise sur le prochain gouvernement et empêcher la nouvelle majorité de lui imposer - et d'imposer au chef de l'État - sa loi. Car si M. Mikati prend son temps pour convaincre le 14 Mars d'entrer au gouvernement, c'est bien parce qu'il est conscient que, sans cet apport ministériel, il ne pourra pas faire le poids face au 8 Mars.
Le 14 Mars s'en rend compte aussi, estimant que si le gouvernement actuel doit rester en place jusqu'aux prochaines législatives, en 2013, il fera bien d'être présent au sein du gouvernement.
Ces données expliquent les allusions d'Amine Gemayel à de « nouvelles propositions, et la mauvaise humeur d'Omar Karamé qui prévoit que des embûches attendent encore la formation du nouveau cabinet ». Le malheur des uns fait le bonheur des autres.
À cet égard, les assises de Dar el-Fatwa sont un nouvel atout pour le Premier ministre désigné, qui sait bien que nul ne pourrait lui demander de prendre ses distances à l'égard de sa propre communauté. À ces constantes, de nombreuses personnalités sunnites ont apporté leur adhésion enthousiaste, en particulier face aux empiètements et à la marginalisation par la nouvelle majorité des prérogatives du chef du gouvernement et du président de la République. C'est en particulier la lecture de Misbah el-Ahdab, vice-président du Renouveau démocratique.
Par contre, dans les rangs du 8 Mars, un silence de mort a accueilli ces constantes, en prévision sans doute d'une réponse collective. En tout cas, et c'est aussi bien Michel Aoun qu'Alain Aoun qui l'ont annoncé, c'est à la nouvelle majorité de dicter les grandes orientations politiques du prochain gouvernement et non au Premier ministre. Alain Aoun a été jusqu'à proposer que, dans un gouvernement de Trente, le 14 Mars dispose de dix ministres. Mais jusqu'à présent, c'est une formule de 24 qui a la préférence du Premier ministre désigné, qui multiplie les rencontres et les contacts, à l'abri des curieux et des bavards.
L'atout Dar el-Fatwa a été renforcé hier par le prêche du vendredi du mufti de la République. Cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a conduit la prière en la mosquée Bahaëddine, à Saïda, a réaffirmé que la lumière sur l'assassinat de Rafic Hariri est une exigence non négociable. « Que faisaient donc les services de sécurité qui étaient en fonction alors ? » s'est-il demandé.
Pour sa part, à l'issue d'une réunion restreinte au bureau de Saad Hariri, le bureau du 14 Mars s'est félicité du communiqué énumérant les constantes nationales publié à l'issue des assises de Dar el-Fatwa. Il s'agit d'un « document historique », a estimé le 14 Mars qui remet les pendules à l'heure de la démocratie, de l'accord de Taëf, du tribunal international et de la souveraineté et de l'indépendance du Liban.


Rassemblement au BIEL
Lundi 14 Mars, date anniversaire de l'assassinat de l'ancien Premier ministre, un grand rassemblement se tiendra au BIEL, qui doit servir de coup d'envoi à une campagne de mobilisation culminant le 14 mars prochain, place des Martyrs.
À cette occasion, le Premier ministre sortant, Saad Hariri, l'ancien chef de l'État, Amine Gemayel, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, prendront la parole. Les discours, prévoit-on, seront très fermes de ton. Il était question, à un certain moment, de saisir l'occasion pour annoncer que le 14 Mars passe à l'opposition. Mais les ouvertures des derniers jours ont remis en question cette orientation.

 

Il aurait par ailleurs appris de sources proches de Baabda que le président de la République Michel Sleiman pourrait ne pas signer les décrets de la nomination si le gouvernement risque d'être accaparé par un seul courant politique, à savoir le 8 Mars. Par ailleurs, on signale déjà quelques tiraillements au sein même de la nouvelle majorité sur l'attribution des maroquins qualifiés de...
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