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Marges de manœuvre, limites et perspectives de la société civile dans la dépollution de la Méditerranée

Geronimi : La mer n’est qu’une…

Jean-Valère Geronimi.

Jean-Valère Geronimi est le président d'une association écologique méditerranéenne basée en Corse et appelée U Marinu. Il explique à L'Orient-Le Jour les raisons pour lesquelles il croit en la sensibilisation et l'éducation des jeunes pour sauver l'avenir de cette mer que nous partageons.
Q - En quoi consiste votre « plan de sauvetage de la Méditerranée » ?
R - Je suis océanographe de formation, ce qui me permet de mieux comprendre les dangers que court la Méditerranée. Je suis de plus président d'une association qui travaille sur trois mots-clés : éducation, développement durable et Méditerranée. Nous nous adressons surtout aux élèves, et dispensons une éducation non à l'environnement, mais au développement durable, une notion plus vaste. Tenir la jeunesse informée est donc notre priorité, et notre démarche éducative vise à unir les rives de la Méditerranée. D'un autre côté, comment protéger un espace quand il n'y a pas de sentiment d'appartenance ? L'Unesco a pris l'engagement de promouvoir la Méditerranée comme une région éco-culturelle, c'est-à dire qu'il s'agit de s'adresser à l'homme plutôt qu'à la nature. C'est le premier qui protégera la seconde car il a besoin de vivre en harmonie avec son environnement.

Comment unir les pays méditerranéens autour d'objectifs communs ?
Nous avons une manifestation appelée « La mer en fête » à laquelle sont conviés des jeunes de divers pays. Le Liban est d'ailleurs toujours présent. Nous sommes quelque 60 associations impliquées dans cette activité transdisciplinaire. Les jeunes deviennent commandants d'un grand paquebot pour une journée. Dans un monde matérialisé et virtualisé, nous jouons sur l'émotion mêlée à la connaissance, sur un support ludique qu'est le bateau, et nous arrivons à des résultats. Cette activité, je la mène en France depuis 17 ans. Je reçois chaque année entre 5 000 et 6 000 élèves. En définitive, la mer n'est qu'une. Nous sommes à la limite « condamnés » à œuvrer ensemble pour la protéger.

Vous semblez dire que pour l'instant, les Méditerranéens se rejettent la responsabilité de la dégradation du milieu marin...
Un récent sondage mené par l'Unesco montre que la jeunesse tourne le dos à la Méditerranée. Si on n'a pas conscience d'être méditerranéen, on continuera d'accuser le voisin d'être seul responsable de la pollution. Voilà la dimension culturelle du problème, dont il faut tenir compte pour arriver à un résultat. Ensuite, il faut globaliser l'espace et essayer d'adresser à la jeunesse de tous les pays riverains le même message. De là notre projet d'agenda 21, en collaboration avec tous les acteurs concernés (réseaux d'ONG et éducation nationale des pays), visant à envoyer aux lycées des 21 pays qui bordent la Méditerranée le même outil pédagogique. L'objectif est de trouver des dénominateurs communs pour relier notre jeunesse. Ce projet a été lancé il y a un an.

Comment concevez-vous les initiatives d'une ampleur régionale comme H2020 ?
Des initiatives, il en faut, mais il faut aussi les traduire pour convaincre les populations du bien-fondé des principes qu'elles véhiculent. Pour ma part, à chaque fois que j'assiste à un événement comme celui-ci, je réfléchis aux moyens d'utiliser ces connaissances pour réaliser une transformation là où je vis.
Comment chaque citoyen peut-il contribuer à sa manière à un processus aussi vaste que celui de la protection de la Méditerranée ?
Espérons, pour commencer, que nous vivrons une ère de culture de la paix à l'avenir. Au Liban, comme ailleurs, il faut tabler sur l'éducation, promouvoir la Méditerranée comme une région éco-culturelle et privilégier le développement durable partagé. Cela ne remet en question aucun des programmes en cours actuellement, mais donnera à notre jeunesse des outils qu'elle ne possède pas encore.
Jean-Valère Geronimi est le président d'une association écologique méditerranéenne basée en Corse et appelée U Marinu. Il explique à L'Orient-Le Jour les raisons pour lesquelles il croit en la sensibilisation et l'éducation des jeunes pour sauver l'avenir de cette mer que nous partageons.Q - En quoi consiste votre « plan de sauvetage de la Méditerranée » ? R - Je suis...