Ftouhi : La traduction des principes de participation varie d’un pays à l’autre

Mohammad Ftouhi est un militant marocain de la société civile, membre de MIO ECSDE. Nous l'avons interrogé sur la capacité des pays du sud de la Méditerranée à profiter d'initiatives régionales de dépollution de la Méditerranée.
Q - Comment les pays du Sud peuvent-ils profiter de programmes tels que H2020 et comment cela peut-il les aider à résoudre leurs problèmes écologiques ?
R - Les pays du Sud font face à des enjeux écologiques énormes comme la gestion des déchets ménagers ou la protection des ressources naturelles. H2020 serait, à mes yeux, une opportunité très importante dans ses différentes composantes, notamment le renforcement des capacités. La société civile peut jouer un rôle crucial dans la réorientation des politiques de manière à ce que l'environnement soit inclus dans les différents plans nationaux. À titre d'exemple, au Maroc, nous sommes en train de rédiger les plans communaux de développement, et nous avons adopté une approche participative dans laquelle la société civile et les élus sont impliqués. Voilà pourquoi il est si important que cette société civile ait des capacités bien développées pour, par exemple, avoir accès aux fonds permettant de résoudre des problèmes urgents comme celui de la gestion des déchets ménagers.

Mais est-ce que les gouvernements des pays du Sud eux-mêmes sont prêts à accompagner de telles initiatives et encourager la participation des différents acteurs ?
C'est une question cruciale, mais il faut rappeler que la situation varie selon les pays. Certains ont plus d'ouverture que d'autres sur la démocratie, la participation. Si l'on doit tenir compte des déclarations d'intentions, tout le monde fait référence aux mêmes concepts. Mais, dans la réalité, la traduction de ces principes varie. Au Maroc, je peux vous dire qu'il y a une volonté politique d'intégrer la société civile dans les politiques de développement par le biais d'une méthodologie participative. Il faut saisir les opportunités. Je crois aussi dans l'échange d'expériences entre les pays du Sud pour, d'une part, unifier la position vis-à-vis du Nord et, d'autre part, définir des intérêts communs.

Pourraient-ils réaliser ainsi des résultats concrets ?
Absolument. Il y a beaucoup d'actions concrètes menées par la société civile dont bénéficie la population. Mais cela demande un renforcement du partenariat entre les ONG, et l'implication d'autres acteurs comme le secteur privé et
l'administration.