Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Objets et histoire

Bons ou mauvais augures

À Rome, tout acte public : l'entrée en fonctions des magistrats, le départ des armées pour la guerre, la convocation et la venue des assemblées devaient être précédés de la consultation d'hommes qui exerçaient des talents divinatoires et faisaient connaître la volonté des dieux. Ces hommes étaient les augures. Ce sont des experts officiels. Ils sont regroupés dans un collège qui compte entre six et quinze membres. L'éclair, le tonnerre, le vol des oiseaux, l'appétit des poulets sacrés, le mouvement des serpents, tout est bon pour leurs présages... Nommé dictateur à vie par le Sénat le 14 février 44, Jules César possède tous les pouvoirs et suscite rancœur, amertume et ambition déchue. Son assassinat le 15 mars 44, loin de rétablir la république (mobile avoué des meurtriers), inaugure une guerre civile dans l'empire... Quelques jours avant sa mort, les présages qui auraient dû éveiller sa méfiance se multiplient : c'est tout d'abord Spurinna, un augure, qui prévient César qu'il court un grand danger le jour des ides de mars (c'est-à-dire le 15 mars). Puis on découvre à Capoue le tombeau du fondateur de la ville, Capys. Le monument livre une curieuse tablette de bronze. Elle porte l'inscription suivante : « Quand on aura découvert les ossements de Capys, un descendant d'Iule (donc César) tombera sous les coups de ses proches »... Au cours du dernier dîner de César, celui-ci débat avec ses convives sur la meilleure façon de mourir. Lui préfère la moins attendue, il sera bien exaucé. Puis, cette nuit-là, son sommeil est perturbé par un cauchemar dans lequel il vole au-dessus des nuages et serre la main du dieu Jupiter. Son épouse Calpurnia rêve que le toit de la maison s'écroule et se voit tenant dans ses bras son mari transpercé de coups. Vivement effrayée par de tels songes, Calpurnia implore César de rester chez lui. Celui-ci décide de céder. Il demande à son ami Marc Antoine de renvoyer le Sénat, mais Brutus, l'homme que César considère comme son fils et qui fait partie des conjurés, assiste à la scène. Conscient que la conspiration est sur le point d'échouer, il s'entremet aussitôt et insiste qu'un tel comportement est indigne de César, qui décide alors de ne rien changer à ses plans. César monte alors dans sa litière et se dirige vers le Sénat. Sur son passage un homme s'écarte de la foule, lui tend un billet et insiste pour qu'il le lise sur-le-champ, mais l'attention de Jules est détournée. Sur le trajet, il rencontre l'augure Spurinna, il lui fit remarquer en plaisantant que les ides de mars sont venues. « Oui, répond tranquillement le prêtre, elles sont venues mais elles ne sont point passées. » Sans s'émouvoir, César poursuit son chemin. Quand il arrive à destination, les prêtres offrent les sacrifices. Sans résultat, ils n'obtiennent que de mauvais présages. Enfin, César pénètre dans la curie où sont rassemblés les sénateurs. Son siège en or est déjà entouré par un groupe de vingt-trois sénateurs, un vingt-quatrième est resté dehors pour empêcher Marc Antoine de porter secours à son ami. Nullement étonné par ce rassemblement, César s'avance en confiance et s'assied. À 11 heures du matin, 23 coups d'épée abattent le maître de Rome. Il se couvre le visage de sa toge pour ne pas être défiguré, puis avant de mourir dans un ultime geste de décence cache ses jambes sous ses vêtements. Surpris de compter Brutus au nombre des assassins, il aurait lancé son fameux : « Toi aussi mon fils Brutus ! »
A-t-il eu le temps de réaliser qu'il eut mieux valu écouter les présages plutôt que la voix de son cœur et d'une apparente raison ? Sans aucun doute vous diront Mike Féghali, Samir Tomb et autre Michel Hayek, augures des temps modernes ! « Deux augures ne peuvent se regarder sans rire », aurait dit Ciceron. Ne vit-on pas avec notre destin attaché autour du cou ?

Sources principales :
antiquite.ac-versailles.fr
agora.qc.ca
herodote.net
histoire-en-ligne.com

À Rome, tout acte public : l'entrée en fonctions des magistrats, le départ des armées pour la guerre, la convocation et la venue des assemblées devaient être précédés de la consultation d'hommes qui exerçaient des talents divinatoires et faisaient connaître la volonté des dieux. Ces hommes étaient les...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut