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Liban

Hashim Sarkis, Joumana Jamhouri et Lamia Joreige à l’honneur au MoMa de New York

Joumana Jamhouri en compagnie de Hashim Sarkis.

Le Liban occupe encore une fois une place privilégiée au Museum of Modern Art (MoMa). L'importance donnée au « Housing for the Fisherman of Tyre », un complexe de logements pour pêcheurs à Tyr, une réalisation exemplaire du grand architecte libanais Hashim Sarkis, le place au centre de l'exposition ayant pour thème « Small Scale, Big Change : New Architectures of Social Engagement » qui se déroule au MoMa jusqu'au 3 janvier 2011. Une grande photo murale de Joumana Jamhouri, ainsi que six autres photos de la photographe, « soigneusement sélectionnées par l'architecte et par les conservateurs du musée, » trônent au milieu de la galerie centrale. Le support vidéo-interview, magistralement réalisé par Lamia Joreige, offre le témoignage vivant d'un pêcheur expliquant les grands changements bénéfiques qui ont marqué sa vie ainsi que celle de ses collègues et leurs familles depuis la construction de ces logements.
De nouveaux horizons architecturaux et humains s'ouvrent-ils désormais aux plus démunis ? Cette exposition ambitionne de mettre à la portée du public onze nouveaux projets architecturaux simples, à visage social et humain, qui ont été réalisés ou en cours de construction, dans neuf pays, dont le Liban. Son objectif est de créer un meilleur espace esthétique pour améliorer les conditions de vie des familles marginalisées et vivant au-dessous du seuil de la pauvreté, en proposant des habitations plus salubres à partir de matériaux locaux, à un coût abordable. Initié et conçu par le vice-gouverneur de la Banque du Liban, Dr Youssef el-Khalil, « un homme dynamique, modeste, dédié et visionnaire », qui se trouve lui-même à la tête de « ADR Tyre », une ONG très active, ce projet d'habitations qui a eu la part du lion au MoMa, a été récompensé en 2008 du « Design Award » par la Boston Society of Architects. La maquette, exposée dans toutes ses dimensions, permet de saisir le concept, l'esthétique, l'espace et l'objectif de ce complexe en béton coloré, à caractère humain et aux couleurs méditerranéennes, exécuté à un coût bien réduit. Tous les projets présentés au MoMa sont gérés et financés avec l'aide des gouvernements locaux, d'autres provenant de donateurs privés ou soutenus par une ONG. Cette réalisation n'aurait pu voir le jour sans le soutien financier de la Spanish Agency for International Cooperation (AECI), la donation du terrain à la coopérative de al-Baqaa (coopérative des pêcheurs) par l'archevêché grec-catholique de Tyr, ainsi que d'une variété de sources de financement privées ou provenant d'ONG locales et internationales. (http ://www.adr.org.lb/).

Hisham Sarkis : « L'architecture socialement engagée »
« Il est important que cette exposition prenne place dans une des plus grandes institutions contemporaines d'art et d'architecture. Elle met en exergue l'idée que les architectes qui s'engagent dans des projets sociaux n'ont pas besoin d'abandonner la grande qualité du design parce que les ressources sont limitées. L'exposition nous rappelle, bien au contraire, que l'architecture moderne s'est socialement engagée, » indique Hashim Sarkis lors d'une interview à L'Orient Le Jour. D'envergure internationale, Hashim Sarkis, qui a le vent en poupe, est titulaire de la chaire de l'Aga Khan en architecture, paysagisme et urbanisme dans les sociétés musulmanes à l'Université de Harvard, Massachusetts, où il dirige des ateliers d'enseignement du design, et enseigne des cours sur l'histoire et la théorie de l'architecture. Il vit entre Cambridge, les États-Unis et le Liban. Parmi ses projets les plus récents on compte un parc au centre-ville de Beyrouth, deux écoles dans le nord du Liban, et plusieurs projets urbains et de paysagisme. Ses projets ont été récompensés par plusieurs prix d'architecture et ont été publiés dans plusieurs journaux d'architecture contemporaine, y compris Architectural Design, Architectural Record, et Architect. Auteur de plusieurs ouvrages et d'articles, y compris Circa 1958 : le Liban à travers les photos et plans de Constantinos Doxiadis (2003), Hisham Sarkis est aussi corédacteur en chef avec Eric Mumford de Josep Lluis Sert : The Architect of Urban Design (2008), et avec Peter G. Rowe de Projecting Beirut (1998). Il est aussi rédacteur en chef de CASE : Le Corbusier's Venice Hospital (2001).

Le retour triomphal de Joumana Jamhouri à New York
Avec les six magnifiques photographies qui occupent une place de choix au MoMa, Joumana Jamhouri revient en triomphe à New York « après 13 ans d'absence ». « Qu'il est loin le temps où elle travaillait à Big Apple dans l'immobilier » tout en s'adonnant à « sa passion pour la photo » ! Armée d'un diplôme de l'International Center for Photography, elle fait enfin quelque chose qu'elle aime, avec un penchant particulier pour les documentaires et les reportages. « Elle compte à son actif la réalisation de l'illustration photographique de deux ouvrages, Help Lebanon sur la documentation et l'architecture, et La colline des hirondelles. Une petite anecdote survenue à l'occasion d'un projet commandité par la Sidem marque sa carrière professionnelle et son goût prononcé pour la photo industrielle et architecturale. « Pour moi ce sont deux concepts très proches», dit-elle. Elle photographie les projets architecturaux de Hashim Sarkis, « l'un des premiers architectes qui m'aient fait confiance, il y a six ans », confie-t-elle. D'autres projets ont suivi. Encouragée par son entourage, elle réalise la première exposition au Liban en 2003 avec la grande photographe Lara Baladi. En 2008, elle présente en solo sa première grande exposition « industrielle », avec 80 photos, qui s'est déroulée à Beyrouth au musée Planète de la découverte, sous la houlette d'Amale Traboulsi. Elle collabore aussi à l'illustration du livre Le Liban et la mer, publié par les éditions Aleph en 2008. Sa carrière internationale prend son premier tournant à Paris en 2009, avec une exposition à l'Office du tourisme libanais, puis à Washington, en février 2010, dans le cadre de l'exposition libanaise organisée par Katzen Museum de Georgetown University. « J'ai été une des rares à avoir été épargnée par la critique du Washington Post », relate-t-elle. Loin de se reposer sur ses lauriers, Joumana prendra part en décembre prochain à l'exposition collective d'artistes libanais organisée par Nayla Kunig à la Galerie Tanit qui se déroulera à Munich.
« Small Scale, Big Change » a été organisée par le conservateur Andres Lepik, et Margot Weller du département d'architecture et du design au MoMa. La récession économique et la crise du logement ont créé un besoin d'une architecture plus simple, moins glamour, et « plus engagée socialement ». Pour cette exposition, Andres Lepik propose « de commencer avec des solutions ». Le résultat est spectaculaire comme le montre le projet exposé par Hashim Sarkis qui a su créer des logements pour familles démunies tout en tenant compte du potentiel géographique de l'environnement.
Le Liban occupe encore une fois une place privilégiée au Museum of Modern Art (MoMa). L'importance donnée au « Housing for the Fisherman of Tyre », un complexe de logements pour pêcheurs à Tyr, une réalisation exemplaire du grand architecte libanais Hashim Sarkis, le place au centre de l'exposition ayant pour thème...

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