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Culture

Klimt et les artistes de la Sécession célébrés à la fondation Beyeler

Une œuvre de l’exposition.

Des voluptueux portraits féminins de Gustav Klimt aux personnages torturés d'Egon Schiele, en passant par les meubles raffinés de Karl Otto Moser, la fondation Beyeler présente, en Suisse, des centaines de chefs-d'œuvre de la Sécession viennoise dans une exposition flamboyante et rare, écrit André Lehmann de l'AFP.
En rassemblant plus de deux cent toiles, maquettes d'architectes, meubles et verreries, l'exposition «Vienne 1900», qui dure jusqu'au 16 janvier 2011, propose une lecture large de la Sécession, courant de l'Art nouveau éclos dans la capitale autrichienne du début du XXe siècle.
Réussir à réunir toutes ces œuvres issues d'un mouvement très prolifique qui représente ni plus ni moins que «la naissance de l'art moderne» a relevé du tour de force, note Samuel Keller, le directeur de la prestigieuse fondation Beyeler située à Riehen, près de Bâle.
Il est «très difficile d'organiser une telle exposition» qui risque d'être l'une des dernières de ces pièces en raison de la fragilité de certaines d'entre elles et des difficultés grandissantes pour les emprunter à leurs propriétaires, a déclaré M. Keller au cours d'une conférence de presse.
Mais le résultat est là, avec une rare concentration d'œuvres nées dans une capitale devenue dans les années 1900 un pôle d'attraction pour l'art, la musique et la littérature.
C'est dans cette ville en ébullition que l'artiste autrichien Gustav Klimt fonde en 1897 le mouvement artistique de la Sécession viennoise, à laquelle se joignent Josef Hoffmann, Joseph Maria Olbrich et d'autres peintres, sculpteurs et architectes.
Tous rejettent la conception traditionnelle de l'art et défendent une notion d'«œuvre d'art totale» où tous les genres de l'expression artistique se retrouvent sur un pied d'égalité.
«Klimt était un homme très libéral. Il a vu que les artistes restaient bloqués dans leur créativité et a donc créé son propre mouvement» où ils pouvaient s'exprimer plus librement, explique à l'AFP la commissaire Barbara Steffen.
L'exposition célèbre cette créativité retrouvée des artistes, à commencer par Klimt, «véritable phare du mouvement», selon la fondation.
La gigantesque Frise Beethoven et les portraits de femmes Judith II ou encore Les poissons rouges, où Klimt rend un hommage tout en couleur et en volupté à la féminité, représentent les œuvres majeures du peintre.
En contraste, son protégé Egon Schiele dépeint des personnages torturés, dans des portraits au crayon, à la craie ou à la gouache, n'hésitant pas à s'esquisser dans des
autoportraits.
Schiele, artiste peu considéré par ses contemporains, «a choisi des thèmes qui nous concernent: la mélancolie, la peur, la sexualité», relève Élisabeth Leopold, veuve de Rudolf Leopold qui était le directeur du musée viennois éponyme dédié aux artistes de la Sécession.
L'exposition présente également les dessins érotiques de Klimt et de Schiele. Ce dernier avait à l'époque subi les foudres de la justice qui jugeait ses œuvres indécentes.
Les deux artistes dépeignent chacun à leur manière les corps de femmes, les présentant dans des poses lascives. L'érotisme est explicite, mais ne plonge jamais dans le voyeurisme.
Alors que Klimt fait appel à la délicatesse du trait de crayon et du fusain, Schiele emploie la légèreté des aquarelles colorées.
Perles moins connues, l'exposition réunit également de magnifiques commodes, tables et vitrines de Karl Otto Moser, Adolf Moser et Carl Otto Czeschka, dont la plupart des créations envoûtent par la fluidité et la simplicité des formes.
L'exposition, à l'image de la fulgurance des premiers pas de la Sécession viennoise, s'arrête avec l'année de la mort de Klimt décédé en 1918 d'une crise cardiaque et de la disparition de Schiele emporté par la grippe espagnole.
Des voluptueux portraits féminins de Gustav Klimt aux personnages torturés d'Egon Schiele, en passant par les meubles raffinés de Karl Otto Moser, la fondation Beyeler présente, en Suisse, des centaines de chefs-d'œuvre de la Sécession viennoise dans une exposition flamboyante et rare, écrit André Lehmann de l'AFP.En rassemblant...

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