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Économie - Budget

L’État japonais peut-il freiner les dépenses sans ralentir la croissance ?

Le Premier ministre japonais Naoto Kan a promis de tout faire pour assainir les finances de l’État, lestées d’une dette astronomique équivalente à près de deux fois le PIB annuel du pays.  Toru Yamanaka/AFP

Le rythme de la reprise économique japonaise pourrait être en phase de ralentissement, mauvais augure pour le gouvernement de Naoto Kan qui s'est engagé à compresser les dépenses tout en garantissant une « économie forte, des finances solides et une protection sociale robuste ».
Le Japon publie lundi les statistiques de l'évolution de son produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre (avril à juin). Les économistes prédisent une croissance moyenne de 0,6 % par rapport au trimestre précédent, soit +2,3 % en rythme annualisé.
Le cas échéant, cela serait la progression la moins rapide en trois trimestres. Durant les trois mois précédents, janvier à mars, le PIB japonais a crû de 1,2 % en glissement trimestriel, soit +5 % en cadence annuelle.
Une décélération marquée du redémarrage économique ne ferait guère les affaires de Naoto Kan, Premier ministre de centre gauche nommé début juin et qui a déjà perdu le contrôle du Sénat en juillet.
M. Kan, ex-militant de gauche devenu chantre d'une gestion parcimonieuse des deniers publics, a promis de tout faire pour assainir les finances de l'État, lestées d'une dette astronomique équivalente à près de deux fois le PIB annuel du pays.
« Le gouvernement a les mains liées, du fait de la nécessité de reconstruire les finances publiques », affirme un économiste de Norinchukin Research Institute, Takeshi Minami. Selon lui, de nouvelles mesures seront pourtant nécessaires pour remettre un peu d'huile dans les rouages de la machine économique qui risque de s'enrayer.
Le regain observé depuis le printemps 2009 découle en grande partie des commandes émanant de pays dynamiques comme la Chine, mais la hausse récente du yen vient gripper cette progression.
Le dollar et l'euro ont chuté ces derniers temps face à la devise japonaise dont le niveau n'a jamais été aussi élevé depuis 15 ans.
« Le Japon doit rapidement prendre des mesures pour lutter contre la cherté du yen, y compris via des interventions directes sur le marché des changes », prévient M. Minami.
Les sociétés exportatrices nippones, qui ont établi leur budget et bâti leur stratégie commerciale en prenant en compte un cours du yen plus favorable, sont prises au piège. Elles voient tant leurs revenus que leur compétitivité se dégrader.
Nombre d'experts ont ouvertement critiqué cette semaine le pouvoir exécutif et la Banque centrale du Japon (BoJ) pour avoir tardé à réagir et s'être contenté de quelques signaux verbaux à l'adresse des acteurs du marché et de consultations avec des responsables américains et européens.
« Ce qu'il faut, ce ne sont pas des mots, mais des actes », a averti dans un éditorial le Nikkei, quotidien des milieux d'affaires.
Par ailleurs, le léger mieux constaté sur le plan de la consommation intérieure relève surtout des dispositions prises par les gouvernements précédents afin de doper les achats de voitures, téléviseurs, réfrigérateurs et climatiseurs plus écologiques. Or, ces divers outils stimulants ne seront plus opérants à partir de septembre ou décembre.
M. Kan doit en outre gérer un taux de chômage considéré ici comme élevé (5,3 % fin juin) et affronter une anxiété générale des citoyens, malmenés depuis 20 ans par une situation sociale, politique et économique des plus instables.
Le rythme de la reprise économique japonaise pourrait être en phase de ralentissement, mauvais augure pour le gouvernement de Naoto Kan qui s'est engagé à compresser les dépenses tout en garantissant une « économie forte, des finances solides et une protection sociale robuste ».Le Japon publie lundi les statistiques de...

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