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Lifestyle - Objets et histoire

Le sens des affaires

Jusqu'au XIXe siècle, les magasins étaient de petites échoppes moyenâgeuses où le commerçant fixait les prix... à la tête du client. À la révolution industrielle, un homme fait évoluer les choses. Aristide Boucicaut, un marchand forain né dans le Perche, monte à Paris en 1829. Il a 19 ans, devient vendeur, économise de l'argent, se marie et rachète en 1852 une part d'une petite mercerie au Bon Marché. Mais Boucicaut a une conception révolutionnaire du commerce : dans son magasin, le client est roi. Il peut ressortir sans avoir rien acheté, les prix sont fixes et indiqués de façon claire sur des étiquettes, et on fait en sorte qu'il soit le plus bas possible. Moins de marges, mais plus de ventes, c'est son credo ! Autre nouveauté, le « satisfait ou remboursé » dont on nous rabat tant les oreilles aujourd'hui. Ça vient de là ! Les articles sont livrés à domicile et échangeables, sans oublier les soldes plusieurs fois par an. Le commerce moderne, ça fonctionne si bien que le chiffre d'affaires du Bon Marché explose. La boutique s'agrandit. Pour en faire un magasin géant pour l'époque, il fait appel à l'architecte A.L. Boileau et à un ingénieur, Gustave Eiffel, pour les travaux. C'est Eiffel qui mêlera fer et verre dans le but d'installer de grandes baies vitrées qui inondent l'intérieur de lumière, et la boutique devient le premier grand magasin de France. Sa formule est alors copiée par le Bazar de l'Hôtel de ville (BHV), le Printemps, la Samaritaine et les galeries Lafayette, mais Boucicaut et son épouse sont plus que de simples commerçants philanthropes, ils proposent à leurs employés une cantine, une caisse de retraite, un service médical gratuit, le repos obligatoire le dimanche, des cours de musique. À l'époque, cela aussi était révolutionnaire. Autre nouveauté : les employés peuvent grimper des échelons, passer second, chef de comptoir et gérant. Certains prennent même leur envol et fondent les principaux concurrents du Bon Marché : la Samaritaine et le Printemps sont des initiatives d'anciens employés.
Boucicaut pousse même le concept jusqu'à proposer des tours sur un âne aux enfants pour libérer les clientes afin qu'elles puissent traîner plus longtemps dans les rayons sans la pression enfantine.
Au départ en 1838, « Au Bon Marché », c'était 12 employés et 4 rayons. À la mort de Boucicaut 40 ans plus tard, la maison compte... 1 788 employés !
Actuellement, le magasin possède une surface de vente de 32 000 m² avec un nombre d'employés total de 2 150 et un chiffre d'affaires s'élevant à 320 millions d'euros. Il est reconnu comme le plus grand magasin de luxe et l'unique sur la Rive gauche...
Jusqu'au XIXe siècle, les magasins étaient de petites échoppes moyenâgeuses où le commerçant fixait les prix... à la tête du client. À la révolution industrielle, un homme fait évoluer les choses. Aristide Boucicaut, un marchand forain né dans le Perche, monte à Paris en 1829. Il a 19 ans, devient vendeur,...
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