Rechercher
Rechercher

Sport

Puyol, le chef de guerre espagnol, veut boucler la boucle

Ses longues boucles au vent, Carles Puyol, leader d'une génération à son apogée, a été récompensé de sa fougue infatigable en envoyant d'une tête rageuse l'Espagne en finale du Mondial-2010 contre les Pays-Bas, contre lesquels tout avait commencé pour lui.

Véritable poumon de la défense espagnole, Carles Puyol est habité par une insatiable rage de vaincre. Le capitaine de la Roja qui a déjà tout gagné avec le Barça rêve à présent du titre suprême avec l’Espagne.  Pierre-Philippe Marcou/AFP

Ce 15 novembre 2000 à Séville, un jeune chevelu fait ses grands débuts sous le maillot de la Roja, défaite (2-1) par les Néerlandais en amical. Ses manières sont frustes, sa technique incertaine, son engagement total.
On ne donnait pas cher de sa longévité en sélection. Trop limité, trop brouillon. Gabarit « 78 » trop quelconque (1,78 m et 78 kg). Dix ans après, Puyol (32 ans) déploie toujours la même rage sur un terrain, à se donner corps et âme. Comme s'il y jouait sa vie, à la guerre comme à la guerre.
« Le degré de maturité de Puyol est une de ses grandes armes, avec son esprit de combat et son placement », observe Miguel Angel Nadal, ex-défenseur de la Dream Team du FC Barcelone de Johan Cruyff et oncle du tennisman Rafael Nadal.
Son but mercredi en demi-finale (son troisième en 89 sélections) est caractéristique de ce style engagé : sur un corner de Xavi, le n°5 arrive lancé pour griller la politesse à son compère de la charnière centrale, Piqué, et expédier un bolide dans le but du gardien allemand Neuer, impuissant.
La passe décisive de Xavi, qui avait lui aussi connu sa première cape en 2000 contre les Oranje, est d'ailleurs également symbolique : ces deux-là ne se quittent pas ! Ils se connaissent depuis l'époque de la Masia (centre de formation du FC Barcelone) et appartiennent à la colonne vertébrale du Barça et de la Roja depuis de longues années. Et c'est Louis van Gaal qui les a lancés dans le grand bain professionnel, un entraîneur... néerlandais.

Pas de dilemme
Puyol a prolongé son contrat jusqu'en 2013 avec le Barça, club dont il est le capitaine depuis 2004. Ce Catalan n'a jamais connu de dilemme entre ses identités espagnole et catalane. Engagé dans le jeu, il l'est moins dans les polémiques politico-culturelles.
Même s'il a ostensiblement embrassé son brassard, où figurent les bandes rouge et jaune du drapeau catalan, pour célébrer son but inscrit sur le terrain du Real Madrid, lors du mémorable 6-2 infligé par les Blaugrana en 2009.
Il est néanmoins aussi un leader en sélection: sous le maillot espagnol, « Puyi » est espagnol. « Après tout ce qu'il a donné à la sélection, il méritait de marquer un but comme celui-là, c'est la meilleure récompense qu'il pouvait avoir », assure son coéquipier, l'arrière gauche Joan Capdevila.
Couvert de trophées avec le FC Barcelone (deux Ligues des champions notamment et un sextuplé en 2009), Puyol a connu tous les échecs de la Roja des années 2000. Puis la consécration continentale à l'Euro 2008. Et maintenant la finale du Mondial qui se profile dimanche.
« El Tiburon » (le requin) a toujours la rage, comme il l'a montré mercredi à Durban, dont l'un des emblèmes est justement ce grand carnassier. Au fait : les requins mangent-ils les « oranjes » ?
Ce 15 novembre 2000 à Séville, un jeune chevelu fait ses grands débuts sous le maillot de la Roja, défaite (2-1) par les Néerlandais en amical. Ses manières sont frustes, sa technique incertaine, son engagement total.On ne donnait pas cher de sa longévité en sélection. Trop limité, trop brouillon. Gabarit « 78 »...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut