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Diaspora

Michel Saad, du roman à la poésie

Couverture du nouveau recueil de poèmes de Michel Saad.

Après avoir publié des romans, des pièces de théâtre, des livres de géométrie et de science-fiction, Michel Saad, auteur de « Mahjar » (émigration), propose à ses lecteurs un recueil de poésies, « Poésie de jeunesse », précise-t-il.
Michel Saad est né en 1943 à Doueir el-Roummane, dans le Chouf (voir notre édition du 18 février 2008). Il est installé depuis 1972 à la Réunion, une île de l'océan Indien, où il est marié avec Jeanne, une Réunionnaise d'origine chinoise. Il est père d'un garçon et de quatre filles, parmi lesquelles une jeune musicienne de talent, chanteuse lyrique et harpiste, Ameylia Saad (voir notre édition du 19 mai 2008). Michel Saad est toujours lié à son pays natal et le visite tous les trois ans.
Cette année, l'auteur a lancé sa nouvelle œuvre, Moires du Sahara, aux éditions Edilivre, en France. Il a répondu à nos questions :

Roberto Khatlab : Votre recueil de poésie, Moires du Sahara, vient de paraître en France. Seriez-vous un enfant du désert ?

Michel Saad : (rires) Non, non ! Vivant loin de mon pays, j'éprouve toujours un besoin d'évasion vers d'autres d'horizons et surtout de solitude, qui m'inflige cette nostalgie librement choisie. Rassurez-vous ! Je suis toujours enfant de Doueir, ce petit village paisible dormant dans une vallée magnifique du Chouf ! D'ailleurs, c'est à mon village que j'ai dédié ce recueil.

Vos poèmes sont-ils toujours oasis, dunes, mirages, ouragan ?
Pas vraiment. Il y a des poèmes de terre, de mer, de ciel et d'enfer ! Certains s'adressent aux petits, d'autres à des jeunes ou à des moins jeunes.

Actuellement on parle beaucoup de crise, de pollution, d'injustice... les gens s'intéressent-ils encore à la poésie ?
Heureusement que oui. Surfez un peu sur le site des écrivains libanais francophones, vous y trouverez plus de poètes que de romanciers ou d'économistes... De temps en temps, on a besoin d'un peu de lévitation, de se trouver dans un monde au-dessus du nôtre, de s'exprimer autrement que par un langage de recettes de cuisine. Il n'est pas donné à tout le monde de comprendre la poésie quand elle est une acrobatie nébuleuse du langage. Il faut une initiation, un effort parfois psychologique, une intention de poursuite de l'état d'âme de l'auteur. Puissent les poètes de toutes les langues se mettre à la portée des lecteurs, du moins des tout petits ! Comment oublier Ya saljou qad hayyajta achjani ? appris autrefois à l'école de mon village.

En octobre dernier, vous avez été au Liban où j'ai eu le plaisir de vous rencontrer à Doueir. Quelles impressions avez-vous ressenties durant votre séjour ?
Je suis heureux que le Liban maintienne une stabilité monétaire parfaite, s'oriente vers un équilibre politique et retourne à la paix intercommunautaire exemplaire qu'on lui a toujours connue et reconnue ! C'est le résultat d'un effort constructif de tous les Libanais à tous les points de vue. On éprouve certainement une grande joie à se retrouver parmi les siens, à se sentir chez soi, à évoluer dans son milieu naturel. C'est là qu'on est soi-même. Le Libanais a beau se sentir bien dans un autre pays que le sien, il ne peut étouffer le « hanine », cette nostalgie profonde qui noue son cœur à sa terre. « La terre de chacun est là où il a joué enfant », avais-je écrit dans La noria ne tourne plus. Il est regrettable que les enfants de la génération d'après perdent tout lien avec le pays du Cèdre : ils sont enfants d'un autre ciel ! dirais-je. Je n'oublierai jamais les appels instantanés de Ziyad el-Asfar, maire de mon village, appuyé par Mgr Boulos Matar : « Ta terre est là, Michel, offre-lui au moins la moitié de chacune de tes années à venir ! »

Les meilleurs souvenirs que vous avez gardés...
Chaque fois que je passais par un village, connu ou inconnu, j'éprouvais un grand plaisir à m'arrêter à sa source pour boire et remplir ma cruche. C'était ma façon à moi de me ressourcer naturellement.
 
Revenons à votre dernier ouvrage, où peut-on l'acquérir ?
Il est possible de commander Moires du Sahara auprès de l'éditeur www.edilivre.com ou bien du diffuseur www.amazon.fr ou encore en passant par les libraires.

Vous avez encore d'autres projets, je pense...
Comme vous l'aviez dit au début : ma plume aurait des ailes. À la demande de ma fille Ameylia, je prépare actuellement un opéra inspiré de l'histoire d'Ulysse, ce héros mythique qui retrouve sa terre et sa famille après vingt ans d'absence... (exemple à suivre !) J'ignore encore l'accueil que le public réservera à cette œuvre. L'espoir ne tue pas !

Pour en savoir plus :
www.michelsaad.com /
www.edilivre.com

 
Après avoir publié des romans, des pièces de théâtre, des livres de géométrie et de science-fiction, Michel Saad, auteur de « Mahjar » (émigration), propose à ses lecteurs un recueil de poésies, « Poésie de jeunesse », précise-t-il.Michel Saad est né en 1943...