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Nos Lecteurs ont la Parole

Cœur au ciel

Par Yasmine MASRI
Je ne te connaissais pas vraiment. J'ai quand même les larmes aux yeux lorsqu'on parle de toi, on prononce ton nom, on évoque ta maladie. Tu as aidé chacun de nous à ressentir de la compassion et de l'amour en même temps, pour une même cause, et tu nous as rassemblés dans une même atmosphère spirituelle, de silencieuses prières ; merci.
Je n'ai que de vagues souvenirs de toi, mais une même image reste ancrée dans mon esprit, celle de ton doux visage, toujours au fond de l'autocar, à gauche près de la fenêtre. Notamment l'autocar numéro 6, si tu t'en souviens, seul lieu nous ayant réunis pendant des années...Et de ton regard se dégageait une éternelle tendresse, de l'objectivité, de la sincérité, comme si tu ne connaissais pas le jugement, ni la haine. Une immense pureté resplendissait à travers les verres de tes lunettes, comme venant combler tout le manque dû à ton handicap. Ton cœur se nourrissait d'une âme exceptionnellement saine. Je ne le voyais pas avant, aujourd'hui je comprends. Bravo de t'être battu aussi courageusement, bravo de n'avoir pas laissé l'ordre des choses te vaincre, bravo d'avoir survécu aussi héroïquement à l'injustice dont tu fus la victime. Tu es un héros parmi une foule qui a tant besoin d'exemple comme toi. Tu es à présent une étoile dans le ciel, tout comme tu l'étais sur terre.
Un cœur sain, ici tu n'as pas pu en trouver. Dans le monde des hommes, on ne peut pas tout avoir. Mais c'est au paradis que Dieu t'a offert le plus beau et le plus neuf des cœurs, le cœur d'un ange que tu représentes si bien. On n'a aucun mal à t'imaginer ainsi là-haut, ce n'est pas vraiment un changement ou une transformation, la blancheur de ton être faisait déjà de toi un ange parmi nous.
Tu as rassemblé des âmes faibles autour de toi. Désormais nous sommes plus forts, plus lucides. Chacun de nous voit les choses différemment, chacun a nourri sa perception de ton inoubliable expérience vécue. Tu es auprès de Dieu, tu connais à présent le vrai bonheur, nous qui te le souhaitions tellement.
À un de ces jours Philippe. D'ici là, veille sur nous...Veille sur la brutalité des cœurs, la méchanceté, la cruauté, l'inhumanité, et transforme-les en ce que tu inspirais de mieux : la bonté.
Je ne te connaissais pas vraiment. J'ai quand même les larmes aux yeux lorsqu'on parle de toi, on prononce ton nom, on évoque ta maladie. Tu as aidé chacun de nous à ressentir de la compassion et de l'amour en même temps, pour une même cause, et tu nous as rassemblés dans une même atmosphère spirituelle, de silencieuses...

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