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Municipales 2010 : les résultats

Liban-Sud : un scrutin mouvementé, mais sans surprises

La troisième phase des élections municipales, qui se déroulaient hier au Liban-Sud, s'est achevée sans grande surprise pour ce qui est des résultats et, partant, sans véritable modification des rapports de force politiques dans cette région.
Comme on s'y attendait, dans les zones chiites, qui forment de loin le plus grand ensemble des deux mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyé, l'alliance Amal-Hezbollah a soumis toute l'opération électorale à son diapason.
À Saïda, le rapport de force entre haririens et antihaririens est resté stable depuis les législatives de juin dernier, tandis qu'à Jezzine, le CPL confirmait sa victoire de juin dans le caza en remportant cette fois-ci le scrutin local.
On s'attendait aussi à ce que la consultation dans le chef-lieu du Liban-Sud soit la plus mouvementée de tout le marathon électoral. À ce stade, on peut dire qu'elle l'a été, incontestablement. Déjà, depuis que les tentatives de consensus ont échoué, les incidents s'étaient multipliés dans la ville et prenaient davantage d'ampleur de jour en jour.
Hier, la journée électorale à Saïda a été jalonnée par d'innombrables rixes, des batailles au couteau et même des jets de bâtons de dynamite, au point que la ville, quadrillée par la police et les militaires, avait à la fermeture des bureaux de vote l'aspect d'un camp retranché. Au final, toutefois, un bilan qui n'est pas lourd : des blessés légers et quelques interpellations.
Cette épreuve de force s'est achevée très exactement au point où elle avait commencé. Ville natale de Rafic Hariri, Saïda confirmait hier soir son ancrage auprès de ses héritiers, après une infidélité aux précédentes municipales, en 2004.
À l'époque, l'alliance inopinée des deux principaux pôles traditionnels de la ville, les Saad et les Bizri (historiquement rivaux), avait eu raison de l'excès de confiance en soi dont avait fait preuve le puissant nouvel arrivant sur la scène politique.
Depuis, Rafic Hariri a été assassiné et la communauté sunnite s'est majoritairement soudée autour de la formation politique qu'il a créée. Les résultats, naguère, des législatives, puis aujourd'hui des municipales, s'inscrivent dans le cadre de cette évolution.
À l'heure d'aller sous presse, toutes les urnes sidoniennes n'avaient pas encore été dépouillées, mais une moyenne était déjà clairement perceptible : pour une participation de l'ordre de 52 %, soit un peu moins que le taux observé en juin, la liste de Mohammad Saoudi, soutenue par le Courant du futur et la Jamaa islamiya, obtenait 70 % des voix, contre 30 % à l'équipe parrainée par Oussama Saad, autrement dit, le même rapport de force que celui qui avait résulté des législatives.
La seconde grande bataille se déroulait à Jezzine et opposait le CPL, fort de ses trois sièges de députés emportés en juin, à une coalition regroupant l'ancien parlementaire Samir Azar, les FL et les Kataëb.
Aucun chiffre n'était disponible en fin de soirée, mais la tendance donnée par l'ensemble des protagonistes allait dans le sens d'une victoire du CPL, d'autant que ce dernier avait, dans un premier temps, emporté six sièges de moukhtars sur 7.
Il ne fait pas de doute que le rôle joué par l'ancien député Edmond Rizk a été déterminant dans cette issue, les partisans de ce dernier ayant, semble-t-il, partagé leurs suffrages entre les deux listes.
À Bkassine, deuxième localité chrétienne en importance du caza, une coalition regroupant les FL, les Kataëb et le coordinateur du CPL pour la région de Jezzine a battu la liste soutenue par le député CPL Ziad Assouad.
Ailleurs dans le caza, les villages de Sfaray, Azour, Jarmaq et Zhelta ont donné leur préférence à des listes FL ou FL-Kataëb, alors que Homsiyé a voté CPL.
Dans la région de Marjeyoun-Hasbaya, quelques batailles opposaient des listes indépendantes aux forces politiques dominantes dans la région, comme à Kleyaa, bourgade chrétienne, où une liste des « familles » a pris le dessus sur sa concurrente soutenue par le CPL et le PSNS.
À Kaoukaba (caza de Hasbaya), la confrontation avait un caractère plus franchement politique. Une liste du 14 Mars y a battu une coalition formée du CPL et des partisans du député PSNS de la région, Assaad Hardane.
C'est aussi le cas à Ain Ebel (caza de Bint Jbeil), une localité proche de la frontière, où un duel 14 Mars/8 Mars s'est achevé à l'avantage du premier.
À Saïda, le rapport de force entre haririens et antihaririens est resté stable depuis les législatives de juin dernier, tandis qu'à Jezzine, le CPL confirmait sa victoire de juin dans le caza en remportant cette fois-ci le scrutin local.On s'attendait aussi à ce que la consultation dans le chef-lieu du Liban-Sud soit la plus mouvementée de...