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Municipales 2010 : l'enjeu

Une ombre malsaine plane sur les municipales de Saïda

Le Liban continuera d'être, durant les prochains jours, le carrefour d'une activité diplomatique qui, si elle l'intéresse directement, le dépasse aussi. Le ministère allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, sera aujourd'hui et demain au Liban, dans le cadre d'une tournée qui le conduira ensuite en Égypte, en Jordanie et en Syrie.
À l'ordre du jour de ses entretiens figurent évidemment aussi bien les grandes questions, l'avenir de la paix au Moyen-Orient, que les petites, et également le rôle et la place du contingent allemand au sein de la Finul.
C'est aussi de l'avenir de la paix et de celui de la place et du rôle de la France dans le processus de paix que viendra s'entretenir le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, attendu dimanche à Beyrouth, après un crochet par Istanbul et Damas, où il fera de son mieux pour peser sur le cours des choses, et peut-être enrayer une dégradation de la situation régionale dont on nous assure qu'elle est lointaine, sauf qu'elle revient sur le tapis tous les quelques jours. Et le Liban est bien placé pour savoir que certaines guerres ont éclaté par erreur.
Mais si le Premier ministre, Saad Hariri, doit parachever sa tournée arabe avant de prendre l'avion pour New York et le Conseil de sécurité, et si le Liban semble grisé par son évolution dans les hautes sphères de la politique internationale, entre la Turquie, l'Iran et l'Union pour la Méditerranée, ce sont des questions très terre à terre qui se posent aux Libanais de base.
Ainsi, après la pause de dimanche dernier, les élections municipales reprennent ce dimanche et les perspectives n'en sont pas très bonnes, notamment à Saïda, où un climat malsain s'installe, fait d'insultes et de rancune qui, petit à petit, imposent leur logique.
Le chef de l'Organisation populaire nassérienne, Oussama Saad, n'a pas hésité hier à annoncer, dans une conférence de presse, que « la bataille des municipales est chaude et doit encore chauffer ». Des propos inquiétants, qui ont poussé Ahmad Hariri, le fils de Mme Bahia Hariri, à affirmer ouvertement que quelqu'un cherche à torpiller le scrutin municipal à Saïda.
Si la bataille municipale à Saïda prend une telle tournure, c'est qu'elle se double d'une lutte acharnée pour le leadership de la ville entre deux générations et deux écoles politiques bien distinctes.
La bataille de Saïda détonne pourtant sur un climat marqué par une nette volonté d'apaisement au Liban-Sud défendue depuis des mois par le Hezbollah et qui s'est traduite ailleurs par la formation de listes consensuelles. Dernier fruit de cette volonté, la liste consensuelle qui s'est formée à Tripoli entre les ennemis jurés d'hier : Saad Hariri et Omar Karamé. C'est qu'entre-temps, les réconciliations interarabes et la visite à Damas du Premier ministre ont bien détendu l'atmosphère.
Dans ce concert international finalement assez lénifiant, la seule note relativement tonique est venue du patriarche maronite qui, prenant le contrepied du discours « politiquement correct » que tout le monde s'efforce de tenir, de l'émir du Koweït au ministre des Affaires étrangères du Qatar, a appelé hier les choses par leur nom. Devant un groupe de touristes français qui visitent le Liban comme on va en pèlerinage, le patriarche maronite a affirmé qu'Israël, l'Iran, la Syrie et les Palestiniens « interviennent dans les affaires du Liban ».
Après sa récente tournée au Liban-Nord, destinée à donner du cœur aux chrétiens de ces régions et à promouvoir leur développement tout en les assurant de l'attention de l'Église, le chef de l'Église maronite se rendra le 4 juillet prochain à Zahlé, où il consacrera une nouvelle église, au nom de Saint-Maron, apprend-on.
D'ici là, toutefois, le Liban devra affronter la question plutôt épineuse du budget 2010 et une grogne sociale montante. Car si les Libanais ne comprennent rien aux arcanes du débat budgétaire en cours, à part que quelqu'un doit rendre compte de l'évaporation de 11 milliards de dollars, ils ne sont pas loin de croire que le président de la CGTL, aussi politisé qu'il soit, a quelque part raison de décréter pour juin prochain une grève générale d'avertissement.
Trop, c'est trop.
À l'ordre du jour de ses entretiens figurent évidemment aussi bien les grandes questions, l'avenir de la paix au Moyen-Orient, que les petites, et également le rôle et la place du contingent allemand au sein de la Finul.C'est aussi de l'avenir de la paix et de celui de la place et du rôle de la France dans le processus de paix que viendra s'entretenir le ministre...