D'après Albert Aoun, PDG de l'IFP Group, ce cycle de rencontres n'est qu'une confirmation de plus que le Liban est aujourd'hui une destination régionale incontournable pour les amateurs du yachting. Selon lui, tous les indicateurs tendent à prouver que le créneau des bateaux de plaisance est en pleine explosion. « En 2009, les ventes de bateaux de plaisance ont bondi de 60 % en comparaison avec l'année précédente. Quant à 2010, une croissance de plus de 40 % a été enregistrée au cours des premiers mois de l'année », s'est-il félicité. « Le marché local pèse effectivement plusieurs dizaines de millions de dollars annuellement » pour une vingtaine d'agents au Liban, a confirmé Mohammad Chehab, PDG de Chehab Marine, ajoutant qu'un yacht, d'une taille variant entre 7 et 40 mètres, pouvait se vendre entre 35 000... et 20 millions de dollars !
« Environ 30 % des bateaux de grand gabarit sont achetés par des ressortissants arabes », a renchéri M. Aoun. Un marché fructueux, épargné par la récession mondiale et la crise régionale, selon M. Chehab, qui a souligné par ailleurs que la grande majorité, « à 90 % », des acheteurs de yachts au Liban était composée de Libanais.
Le Boat Show permettra donc d'illustrer cet engouement, d'autant plus encouragé par les facilités de paiement accordées à l'achat d'un bateau et par les innovations toujours plus pointues en matière de design ou de matériaux. À cet égard, M. Chehab, agent des compagnies Princess (Grande-Bretagne) et Cranchi (Italie), a confié à L'Orient-le Jour que l'avant-première mondiale du nouveau prototype du yacht de luxe Princess V52 prendra également place au Boat Show. Encore un indicateur de l'importance grandissante du pays du Cèdre sur la scène nautique internationale...
Une infrastructure défaillante ?
Et pourtant, tout n'est pas idyllique. Le nombre relativement faible d'espaces de mouillage (moins d'une dizaine de marinas et yacht-clubs sur l'ensemble du pays) et les listes d'attente interminables relatives à l'entretien des bateaux font que le point de saturation est en train d'être atteint. « Aujourd'hui encore, un bateau nécessitant des travaux de maintenance ne peut être réparé directement dans l'eau ; il doit être hissé à terre », a affirmé M. Chehab. En plus de ces obstacles techniques, l'arrivée des estivants en provenance des pays du Golfe ne fait qu'engorger les marinas déjà disponibles. Les solutions pour pallier le problème sont malheureusement peu nombreuses, même si l'un des buts de la conférence de l'AMIA sera justement de les évoquer et d'en débattre. Pour information, un seul parc supplémentaire devrait être aménagé en 2010 : celui de l'hôtel Kempinski, remplaçant de l'ancien Summerland.