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Municipales 2010 : l'enjeu

Le scrutin municipal au Sud marqué par deux batailles à Saïda et à Jezzine

Les Libanais semblent condamnés à ne pas connaître des élections sans batailles féroces. Alors que les indications semblaient annoncer un scrutin calme dans le Sud, placé sous le signe d'une double entente, entre les deux grandes formations chiites, le Hezbollah et Amal, et entre les deux camps rivaux à Saïda, désormais, les campagnes vont bon train, les accusations aussi.
Deux localités semblent cristalliser les tensions au Sud et résument le scrutin dans cette région libanaise : Saïda, capitale du Sud, où l'entente a volé en éclats et où Oussama Saad mène la bataille contre le camp Hariri et le candidat supposé d'entente, Mohammad Saoudi, et Jezzine, qui oppose le CPL du général Aoun à l'équipe actuellement en place, appuyée par l'ancien député Samir Azar et par les forces chrétiennes hostiles au général Aoun.
Dans une tentative de rester en dehors de la bataille, laissant à celle-ci un caractère purement chrétien, le président de la Chambre, Nabih Berry, a contacté hier au téléphone le général Aoun pour affirmer que les informations parues dans la presse et évoquant des divergences entre lui et le chef du CPL au sujet des municipales, notamment à Jezzine, sont dénuées de tout fondement. Le bureau de presse du président de la Chambre a assuré qu'il n'existe aucune alliance ni officielle ni officieuse entre les anciennes forces du 14 Mars et Nabih Berry, en particulier à Jezzine. Le bureau de presse a répété que Berry a décidé depuis des mois de ne pas intervenir dans les élections municipales, ni à Jezzine ni dans les localités avoisinantes, ajoutant que le mouvement Amal coordonne son action avec le CPL dans d'autres villages du Sud.
Le président Berry a en tout cas essuyé à Saïda hier un revers politique avec l'échec des négociations en vue de la formation d'une liste d'entente entre le Courant du futur et le chef de l'Organisation populaire nassérienne Oussama Saad, appuyé par la Jamaa islamiya et par le Rassemblement des ulémas musulmans. Le candidat supposé d'entente Mohammad Saoudi a déclaré hier que les négociations ont tourné court, faisant assumer la responsabilité de cet échec à Oussama Saad , l'accusant d'avoir choisi des candidats partisans pour figurer sur la liste de coalition. De son côté, Saad a précisé n'avoir choisi qu'un seul partisan, les autres noms appartenant à de simples sympathisants ; mais, selon lui, le Courant du futur ne veut pas d'une véritable entente. Il veut imposer son hégémonie sur la ville de Saïda et ne conçoit pas le partage du pouvoir. Oussama Saad a nommément accusé la députée Bahia Hariri d'avoir fait échouer les efforts en vue de conclure une liste d'entente, dénonçant « l'attitude arrogante » du Courant du futur dans son approche des élections municipales à Saïda.
En principe donc, la ville de Saïda et la bourgade de Jezzine seront le théâtre de batailles électorales déterminantes. Mais les sources proches de Berry laissent entendre que les portes de l'entente ne sont pas entièrement closes et que les chances d'aboutir à une entente resteront ouvertes jusqu'à mardi minuit, date de l'expiration du délai de retrait des candidatures. D'ailleurs, l'agence al-Markaziya a rapporté que la députée Bahia Hariri s'est rendue hier à Msayleh au domicile du président Berry pour évoquer avec lui les possibilités de « sauver l'entente à Saïda. En tout cas, les deux camps ont laissé toutes les possibilités ouvertes car si la bataille doit être menée jusqu'au bout », Oussama Saad a présenté la candidature de sa propre sœur, alors que Bahia Hariri a choisi son fils Ahmad pour la représenter dans cette échéance ; mais si les efforts d'entente sont couronnés de succès, Ahmad Hariri et Mona Saad devraient retirer leur candidature.
Dans les autres villages du Sud, notamment à Nabatiyé, les batailles sont limitées et les enjeux essentiellement familiaux. Dans certains villages chrétiens situés le long de la frontière, notamment à Rmeich, et entourant Jezzine, comme Aïtoulé et Aychiyé, le général Aoun a laissé l'entière liberté de choix aux électeurs, affirmant que la bataille se déroule entre des partisans du CPL et qu'elle a un aspect familial bien plus qu'une dimension politique. Ce qui a permis au président de la Chambre d'affirmer, dans une déclaration faite hier, que, dans l'esprit des habitants du Sud, la seule bataille qui mérite d'être menée est contre Israël. Selon Berry, à travers ce scrutin municipal, les habitants du Sud vont réaffirmer leur attachement à leur diversité et leur appui à la résistance... Et ainsi, ils pourront ensuite se livrer en toute tranquillité à la célébration du dixième anniversaire du retrait des troupes israéliennes le 25 mai 2000...

Deux localités semblent cristalliser les tensions au Sud et résument le scrutin dans cette région libanaise : Saïda, capitale du Sud, où l'entente a volé en éclats et où Oussama Saad mène la bataille contre le camp Hariri et le candidat supposé d'entente, Mohammad Saoudi, et Jezzine, qui oppose le CPL du...