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Municipales 2010 : l'enjeu

Baroud : Nous n’abandonnerons pas la bataille pour les réformes

« Le pouvoir est continuité, et indépendamment de qui le reçoit ou à qui échoit tel ou tel ministère, il est indispensable que les affaires soient gérées sans interruption. Cela fait ainsi près de dix mois que nous travaillons sur ces municipales qui ont immédiatement été précédées par les législatives de 2009, et le respect de ces deux échéances constitutionnelles et légales prouve que le pays est en bonne santé et qu'il est sur la bonne voie. »
C'est par ce constat que le ministre de l'Intérieur, Ziyad Baroud, a entamé hier sa conférence de presse, rappelant que les conseils municipaux étaient restés en l'état entre 1967 et 1998.
« Malgré tout ce qui se passe au Liban et dans la région, le gouvernement et toutes les instances concernées sont déterminées à faire en sorte que les différents scrutins se tiennent aux dates prévues : ceci assure au pays sa stabilité », a-t-il insisté, indiquant que son ministère ne carbure qu'à « 30 % » de ses capacités, et encore, avec des moyens « modestes ».
« Le ministère de l'Intérieur était dans l'obligation de respecter les délais légaux et, en même temps, il œuvrait pour introduire des réformes fondamentales dans le système électoral », a-t-il ajouté, précisant que ceci n'a pas pu être réalisé. Il aurait fallu de nombreux mois, « sans compter que cela est intimement lié à la décentralisation administrative. Mais rien n'empêche que nous commencions à plancher sur la loi électorale et sur cette décentralisation au lendemain même du scrutin », a-t-il relevé.
Ziyad Baroud s'est déclaré extrêmement désolé par la non-réforme de la loi électorale, « incontournable » cependant pour la tenue du scrutin 2010. « Mais la Chambre continue d'en débattre après que le Conseil des ministres lui eut consacré sept séances », a-t-il rappelé, mettant l'accent sur l'ampleur du travail de son ministère depuis qu'il en a pris possession. « Le Parlement est son propre maître, personne ne peut l'obliger à adopter quelque loi que ce soit, même si elle a été avalisée en Conseil des ministres ». Et de résumer la situation en affirmant que les réformes sont toujours d'actualité, mais que ce n'est pas la cuvée 2010 qui en bénéficiera. « Nous allons continuer à tout faire avec les médias, la société civile et tous les pôles politiques concernés pour y arriver », a-t-il dit, s'arrêtant longuement sur les bienfaits de la proportionnelle et des bulletins imprimés, « que seuls trois pays, dont le Liban, n'utilisent pas ». Il a également insisté sur les bienfaits du comité de supervision de la campagne électorale, puis longuement expliqué que ce n'est ni le gouvernement ni le ministère de l'Intérieur qui définissent les délais, mais bien uniquement la loi.
Ziyad Baroud s'est ensuite arrêté sur les chiffres, annonçant que 3 311 000 électeurs devraient voter dans 963 municipalités (dont 57 ont été créées à cause du boom démographique entre 2004 et 2010) ; ils voteront pour environ 2 753 moukhtars et 5 649 sièges municipaux, sachant que les présidents de municipalités seront élus au suffrage indirect.
Pour l'organisation du scrutin, 14 000 fonctionnaires seront mis à l'œuvre, certains pour un dimanche et d'autres pour deux ; 4 000 d'entre eux officient pour la première fois et seront soumis à de rapides sessions d'entraînement.
Au Mont-Liban, 3 528 sièges sont répartis sur 313 municipalités et seront disputés par 7 507 candidats - sans oublier les 1 710 candidats pour 735 postes de moukhtars. Il y a également 1 377 conseils de moukhtars, et 921 candidats, « un nombre inférieur à ce qui est requis », sont en lice. « Au total, il y a au Mont-Liban 10 138 candidats, dont 9 568 hommes et 570 femmes, soit 5.9 % », s'est désolé Ziyad Baroud, pour qui l'adoption des quotas est une nécessité.
Évoquant la sécurité du scrutin du 2 mai, il a indiqué qu'il faudra entre 15 000 et 20 000 hommes qui seront répartis sur 530 centres de vote, dont 7 500 qui resteront aux portes. « Au-dehors, ce sera à l'armée de prendre en charge la sécurité », a-t-il dit, réitérant sa confiance en l'ensemble des forces de sécurité.
Le ministre de l'Intérieur a également mis en garde contre toute tentative de fraude ou d'atteinte à la liberté de l'électeur, rappelant qu'il a demandé aux municipalités d'éviter toute aide sociale avant le scrutin. Il a en outre demandé à ce que les observateurs internationaux soient traités avec l'esprit le plus positif qui soit, et rappelé que le citoyen dispose d'un numéro vert pour toute plainte qu'il jugera utile : le 1790.
Au cours des questions-réponses avec les journalistes, Ziyad Baroud a indiqué qu'il donnerait le chiffre des conseils municipaux élus d'office le 27 avril, puisque le 26 est la date limite du retrait officiel des candidatures.
« L'accord et le consensus ne sont pas une insulte, c'est un acte démocratique si cela n'est pas imposé, tout comme une volonté de livrer bataille », a-t-il enfin conclu.
« Le pouvoir est continuité, et indépendamment de qui le reçoit ou à qui échoit tel ou tel ministère, il est indispensable que les affaires soient gérées sans interruption. Cela fait ainsi près de dix mois que nous travaillons sur ces municipales qui ont immédiatement été...