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Liban - Coups d’épingle

Ouïes fines

Ainsi donc, « il » ne veut plus entendre quiconque parler (en mal) de la Résistance...
« Je » ne veux plus... Telle est, en 2010 après Jésus-Christ, l'affligeante image donnée du Liban par un homme politique qui, à l'instar de son illustre prédécesseur Louis XIV, a tendance à tout mélanger, à commencer par l'État et son auguste personne.
La comparaison s'arrête là bien sûr car, pour le reste, le Roi-Soleil avait tout de même à son actif quelques titres de gloire.
Notre héros bien à nous n'en est d'ailleurs pas à sa première sortie du genre. Il y a quelques années, ne nous avait-il pas proposé en échange du sacrifice suprême, c'est-à-dire dans son cas d'abandonner l'espoir d'être président de la République, quelque chose qui ressemble à l'équation suivante : « Je » nomme le président et « M. Untel » nomme le Premier ministre ?
Et puis, il y a quelques mois, n'avait-il pas jugé normal d'anticiper sur l'annonce officielle de la formation du gouvernement en tenant une conférence de presse pour présenter « ses » ministres au sein de la future équipe ?
Qu'à cela ne tienne : qu'il soit président ou pas, notre homme ne conçoit la politique qu'à travers le prisme de la première personne du singulier. Et encore, si le « je » s'impose en libanais vulgaire, l'arabe littéraire s'accommode bien, lui, du « nous » du roi. Notre champion devrait y faire des incursions de temps à autre, en s'accompagnant de morceaux haendéliens bien choisis (du genre Feux d'artifice royaux), histoire de satisfaire ses appétits de prérogatives régaliennes.
À moins qu'il ne soit tenté, comme son autre prédécesseur Jules, de parler de lui-même à la troisième personne. D'ailleurs, notre César s'y est déjà essayé.
Le plus frappant après cela, c'est d'entendre les inconditionnels de ce monsieur démontrer par A + B qu'il est bien l'homme politique qui fera du Liban un État moderne, débarrassé du clientélisme, du partage d'influences et de la corruption.
Il faut dire à leur décharge qu'en effet, le modèle qu'il cherche à représenter se situe bien au-delà du clientélisme artisanal et presque convivial, si familier de nos quartiers et de nos villages. Avec lui, il n'est guère besoin d'intermédiaires, de comparses et de profiteurs en tous genres : on aurait d'un côté « Big Brother » (devinez qui) et de l'autre tous les obligés.
Et pour ce qui est des libertés qu'on nous garantit sous un tel empire, dûment « changé » et « réformé », il en resterait tout de même une : celle de pouvoir éteindre la télévision quand l'autre César, celui qui est habilité à parler de résistance, occupera l'écran. C'est-à-dire presque continuellement.
D'ici là, et tant qu'il y aura des hommes et des femmes libres dans ce pays, notre héros a intérêt à stocker des paquets de boules quies pour se protéger les tympans.
Et s'il n'en reste qu'un...

Ainsi donc, « il » ne veut plus entendre quiconque parler (en mal) de la Résistance...« Je » ne veux plus... Telle est, en 2010 après Jésus-Christ, l'affligeante image donnée du Liban par un homme politique qui, à l'instar de son illustre prédécesseur Louis XIV, a tendance à tout mélanger,...
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