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Liban

Polémique autour de l’affaire Karamé : le Hezbollah s’efforce de rassurer son allié

Après avoir annoncé mardi qu'il se retirait du 8 Mars, pour protester contre le fait qu'il a été écarté de la conférence de dialogue, l'ancien Premier ministre, Omar Karamé, a reçu hier des appels téléphoniques du chef du gouvernement, Saad Hariri, de l'ancien président Émile Lahoud et de M. Sélim Hoss, alors que le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, dépêchait auprès de lui son adjoint politique, Hussein Khalil.
Parallèlement, ses propos acerbes contre le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, ont entraîné une riposte cinglante des FL, qui a provoqué à son tour une cascade de contre-ripostes.
Selon l'émissaire de sayyed Nasrallah, l'objet de la visite était d'assurer M. Karamé de l'attachement de l'opposition à ses positions et de passer en revue avec lui des questions d'actualité, liées essentiellement à la reprise du dialogue national.
M. Khalil a réaffirmé dans ce cadre que le Hezbollah est « mécontent de l'absence de critères unifiés et clairs pour la composition de la conférence de dialogue », ajoutant qu'il est « plus que jamais favorable à leur établissement ». Le Hezbollah, a-t-il ajouté, est principalement en faveur de la participation de tous les anciens présidents et chefs de gouvernement. « Il n'abandonne pas ses alliés », a encore déclaré l'émissaire de sayyed Nasrallah, avant de préciser, en réponse à une question, que son parti compte défendre à la conférence de dialogue sa vision de la stratégie de défense « dont nous sommes absolument convaincus ». « Nous savons parfaitement la défendre et nous savons comment traiter avec l'ennemi israélien. Nous espérons seulement que tous les participants parviendront à la même conviction », a-t-il ajouté.
Quant à M. Karamé, il a déclaré à la presse qu'il n'a pas l'intention d'assouplir sa position avant d'ajouter que l'opposition est « une nécessité dans chaque régime pour contrôler les gouvernants ». L'ancien PM a repris ses critiques à l'encontre du président Michel Sleiman « qui voyage tous les jours sans que personne ne réagisse, sachant qu'il a encore cinq ans devant lui ».

Les FL répondent à Karamé
Pendant ce temps, le bureau de presse des FL a publié un communiqué dans lequel il a accusé l'ancien chef de gouvernement de « recourir comme à son habitude à la fuite en avant à chaque fois que ses horizons politiciens sont bouchés », estimant que ses cris « lui rappellent l'histoire du coq qui pense que le soleil ne se lève qu'au son de son cocorico ». M. Karamé, rappelle-t-on, a déclaré il y a quelques jours qu'il refuse de s'associer à un dialogue auquel participe M. Geagea.
Le bureau de presse des FL s'est interrogé ensuite sur le point de savoir pourquoi M. Karamé s'est empressé de se retirer du 8 Mars s'il est vrai qu'il ne souhaite pas participer à une réunion à laquelle M. Geagea prend part, avant de souligner que le problème de ce dernier « ne se pose pas avec le 14 Mars, mais avec le 8 Mars qui l'a utilisé comme une minable couverture sunnite à ses politiques et projets avant de la jeter à partir du moment où elle est devenue périmée ».
M. Karamé devait réagir par le biais de son bureau de presse qui a dit ne pas vouloir « s'engager dans une polémique avec les saints et les criminels, sachant que l'homme qui nous traite de tous les noms rassemble en sa personne les deux qualités ». « Et c'est bien fait pour ceux qui en ont fait un saint et pour ceux qui l'ont fait sortir de prison pour en faire un symbole donnant des leçons de pudeur, de morale et de patriotisme », selon le texte.
Le communiqué des FL a également provoqué une réaction du Hezbollah, du député Ahmad Kabbara, du Mouvement d'unification islamique et de l'ancien député Jihad Samad.
Dans un communiqué publié en soirée, le Hezbollah a accusé les FL de « poursuivre leurs tentatives désespérées de semer la discorde entre les composantes du même rang national », les plaçant dans le cadre d'une réaction « impulsive à chaque fois que l'assassinat de Rachid Karamé est soulevé ».
Après avoir souligné son soutien à l'ancien chef de gouvernement et salué sa « dimension nationale », le parti de Dieu a indiqué que « c'est le président de la République qui a organisé la conférence de dialogue », précisant qu'il n'a formulé « aucune réserve ou objection au sujet de sa composition ».
Le Hezbollah a conclu en jugeant que « le langage des insultes et la provocation pratiqués par les FL constituent une insulte à tous les Libanais ainsi qu'à la présidence de la République ».
M. Kabbara a estimé que la riposte des Forces libanaises est un « coup porté à la cause du martyr Rachid Karamé » et que « la démagogie politique ne peut pas supprimer des jugements de tribunaux ». Le MUI a dénoncé « des propos déséquilibrés traduisant une rancune profonde » et M. Samad a considéré que le communiqué des FL « prouve que cette formation et son chef ne se sont pas encore débarrassés de la mentalité milicienne ».
Après avoir annoncé mardi qu'il se retirait du 8 Mars, pour protester contre le fait qu'il a été écarté de la conférence de dialogue, l'ancien Premier ministre, Omar Karamé, a reçu hier des appels téléphoniques du chef du gouvernement, Saad Hariri, de l'ancien président Émile Lahoud et de M. Sélim...
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