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Santé - Santé publique

Un forum mondial pour étudier les moyens de prévenir les décès prématurés

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a réuni des représentants du Forum du réseau mondial de lutte contre les maladies transmissibles pour accorder davantage d'importance à la prévention et la lutte contre ces maladies qui constituent 60 % des décès dans le monde.

Mme Margaret Chan : « Les maladies autrefois associées à l’opulence frappent désormais lourdement les catégories pauvres et défavorisées de la population. »

Plus de cent représentants de différents pays ont répondu à l'invitation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a réuni la semaine dernière les principaux membres du Forum du réseau mondial de lutte contre les maladies non transmissibles (NCDnet) afin d'étudier le fardeau de plus en plus lourd que représentent les maladies non transmissibles sur le plan de la santé et du développement. Et pour cause ! Les maladies non transmissibles, dont les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le cancer et les affections respiratoires chroniques, sont à l'origine de 60 % des décès dans le monde, soit de 35 (des 58,7) millions de décès qui surviennent chaque année, dont la majorité (28,1 millions) se produisent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. L'OMS prévoit qu'entre 2006 et 2015, le nombre de décès causés par une maladie non transmissible aura augmenté de 17 % au niveau mondial et que cette augmentation sera maximale dans la Région africaine (24 %) et dans la Région de la Méditerranée orientale (23 %).
Selon le directeur général de l'OMS, le Dr Margaret Chan, « les maladies autrefois associées à l'opulence frappent désormais lourdement les catégories pauvres et défavorisées de la population ». « Les pays en développement sont les plus vulnérables et les moins résilients, souligne-t-elle. Beaucoup de pays en développement se trouvent aujourd'hui dans la même situation que les pays riches il y a quelques décennies. Comme nous le savons, un grand nombre de ces pays a organisé avec succès des campagnes de lutte contre les cardiopathies et contre le cancer. La nécessité de partager ces expériences justifie d'autant plus la collaboration intersectorielle par le biais d'une initiative telle que NCDnet. »

Moyens efficaces de prévention
NCDnet est un réseau de collaboration composé d'États membres, de donateurs, de fondations philanthropiques, d'organismes des Nations unies, d'ONG et de représentants du secteur privé. Il vise à donner davantage d'importance à la lutte contre les maladies non transmissibles dans les pays à revenu faible et intermédiaire moyennant des actions de sensibilisation collectives, à accroître la disponibilité des ressources et à promouvoir l'action des acteurs mondiaux et régionaux afin de renforcer les capacités nationales.
« On dispose aujourd'hui de moyens pour prévenir les décès prématurés qu'entraînent des maladies non transmissibles évitables, note un communiqué de l'OMS. On peut, par exemple, mettre en œuvre des interventions pour réduire la consommation de tabac, rendre le régime alimentaire plus sain, lutter contre la sédentarité et éviter l'usage nocif de l'alcool. »
« Il est également fondamental de renforcer les systèmes de santé afin qu'ils puissent répondre plus efficacement aux besoins sanitaires de la population, poursuit le texte. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les maladies non transmissibles constituent un lourd fardeau. Le coût des soins et des traitements peut faire passer les gens très rapidement au-dessous du seuil de pauvreté. »
« Nous disposons aujourd'hui de solutions abordables et réalistes permettant à tous les pays de stopper cette évolution », note le Dr Ala Alwan, sous-directeur général de l'OMS, chargé des maladies non transmissibles et de la santé mentale. « Les pays à revenu faible ou intermédiaire nous demandent de les soutenir d'urgence, poursuit-il. Nous savons aussi que la modification des modes de vie prend du temps et c'est précisément pour cette raison que nous devons agir dès à présent. »

Risque économique
Julian Schweitzer, vice-président par intérim de la Banque mondiale, insiste pour sa part sur les conséquences économiques des maladies non transmissibles dans les pays en développement, tant au niveau macroéconomique qu'au niveau des ménages. « Les maladies non transmissibles sont la principale cause de morbidité et de mortalité dans les populations actives, remarque-t-il. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, environ les trois quarts des handicaps associés aux maladies non transmissibles touchent des personnes âgées de 15 à 69 ans. »
Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial, indique, quant à lui, qu'« en termes d'impact macroéconomique mondial, notre analyse montre que les maladies non transmissibles représentent un risque économique et financier non négligeable tant pour les économies développées que pour les économies en développement ». « Le Forum économique mondial fait en sorte que les principaux partenaires adhèrent à une approche impliquant plusieurs parties prenantes pour relever ce défi, ajoute-t-il. Lors de notre réunion à Davos, en janvier dernier, les dirigeants mondiaux ont montré qu'ils tenaient vivement à une collaboration immédiate. »
Selon le Dr Supreda Adulyanon, vice-président de la Fondation thaïlandaise pour la promotion de la santé, « la taxe de 2 % prélevée sur les produits du tabac et les alcools a permis d'obtenir de vrais résultats ». « Ainsi, en 2008, nous avons pu consacrer directement 80 millions de dollars à des programmes de promotion de la santé en Thaïlande. »
Plus de cent représentants de différents pays ont répondu à l'invitation de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a réuni la semaine dernière les principaux membres du Forum du réseau mondial de lutte contre les maladies non transmissibles (NCDnet) afin d'étudier le fardeau de plus en plus lourd que représentent les...
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