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Nos Lecteurs ont la Parole

La célébration officielle de l’Annonciation

Par Hassãn TABET RIFAAT
Le gouvernement vient de décréter fête nationale la fête de l'Annonciation. C'est une décision d'une grande importance, retardée trop longtemps à cause d'une politique à courte vue. Elle traduit la grande finesse du président Saad Hariri. Le chômage officiel à l'occasion des fêtes religieuses dépasse le cadre étroit de la fermeture des entreprises.
C'est la reconnaissance et la garantie par l'État de la participation de tous aux fêtes des uns et des autres. C'est donc la traduction de l'obligation faite aux pouvoirs publics de ne rien entreprendre qui laisse en nous un arrière-goût de frustration et d'amertume.
Frustration et amertume, par exemple, lorsque le lundi de Pâques avait été rayé du calendrier des fêtes chômées. Décision stérile, au nom d'un soi-disant souci de rentabilité au sein des entreprises et de la fonction publique. Décision néfaste au regard de ses retombées négatives dans le cœur de beaucoup de Libanais, de tous bords, qui ne veulent toujours y voir qu'un faux pas politique dicté par la maladresse. Ultérieurement retiré, cet acte fautif n'en a pas moins développé des dégâts dans les cœurs.
Puisque les gouvernements sont censés prévoir et peser l'impact de leurs décisions, pour ne pas avoir à les retirer, la décision relative au chômage de l'Annonciation dénote un haut degré du sens des responsabilités. Elle s'inscrit dans la logique d'ouverture et de participation et exprime la volonté de tout entreprendre pour que les Libanais se sentent vraiment à l'aise, dans leurs différences unificatrices, au niveau de la chose publique.
Qu'en est-il alors de la rentabilité au sein de l'administration, avec un jour chômé de plus ? Interrogé par un émissaire étranger qui lui disait : « Monsieur le président, si j'ai bien compris, vos fonctionnaires ne travaillent pas les après-midi », le président Charles Hélou aurait répliqué : « Les après-midi, les fonctionnaires ne viennent pas à leur bureau ; c'est l'avant-midi qu'ils ne travaillent pas. »

Hassãn TABET RIFAAT
Avocat - professeur à la faculté de droit de l'USJ
Le gouvernement vient de décréter fête nationale la fête de l'Annonciation. C'est une décision d'une grande importance, retardée trop longtemps à cause d'une politique à courte vue. Elle traduit la grande finesse du président Saad Hariri. Le chômage officiel à l'occasion des fêtes religieuses dépasse le cadre...
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