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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

Ne pas sous-estimer la visite officielle de Sleiman à Chypre jeudi prochain…

Michel Sleiman effectuera une visite officielle de 24 heures à Chypre jeudi en réponse à l'invitation que lui avait lancée son homologue chypriote juste après son élection et que le ministre chypriote des Affaires étrangères a réitéré lors de son escale beyrouthine en janvier dernier.
Il ne faudrait pas sous-estimer l'importance de cette visite, la première du chef de l'État dans l'île voisine membre de l'Union européenne et distante du Liban de seulement 200 km. Une île dont les dirigeants, tous les dirigeants, ont constamment réaffirmé leur entière disposition à soutenir le Liban au sein de l'UE, quelles que soient ses demandes - Chypre dont l'ambassadeur à Beyrouth, Kyriacos Kouros, déploie un dynamisme et un enthousiasme remarquables dans sa volonté de renforcer les relations bilatérales et de faire en sorte que les accords signés entre Beyrouth et Nicosie aboutissent le plus vite possible.
Comment expliquer le timing de cette visite, qui ne s'inscrit pas uniquement dans le cadre des déplacements à l'étranger de Michel Sleiman depuis son entrée en fonctions, mais qui prend déjà une dimension autre en raison de la densité de l'ordre du jour qui sera débattu entre les deux chefs d'État qui, selon des sources diplomatiques bien informées, vont longuement s'arrêter sur les derniers développements au Proche-Orient, et notamment les efforts américains, vains pour l'instant, visant à convaincre Palestiniens et Israéliens de reprendre langue. Ils évoqueront également l'évolution du processus de réconciliation interpalestinienne, entre l'Autorité et le Hamas, convaincus qu'ils sont que pareil rabibochage renforcerait nettement la position palestinienne dans les négociations à venir. Ils ne manqueront pas enfin de l'éventuel rôle que devrait jouer l'Union européenne si les Américains restaient totalement dans l'impasse.
Autre sujet que les présidents libanais et chypriote ne manqueront pas de soulever : l'hypothétique réunification de l'île, dont 37 % de sa superficie est employée par la Turquie à des fins militaires. Les Chypriotes pensent que la solution réside dans l'adoption d'un système fédéral : les négociations progressent, mais très lentement, et comme elles sont chapeautées par les Nations unies, Nicosie souhaiterait fortement l'appui du Liban, prochain membre des Quinze.
Sur le plan bilatéral, les deux hommes discuteront notamment pétrole et gaz dans le cadre de l'accord signé entre les deux pays et qui régit la délimitation des frontières maritimes depuis environ quatre ans - un accord qui avait provoqué à l'époque de fortes protestations de la part d'Ankara et dont la signature avait été retardée pour moult raisons. Au cœur de la discussion figurera aussi en bonne place la lutte contre le terrorisme, ainsi que le volet économique, principalement axé sur les encouragements à prodiguer aux investisseurs des deux pays.
Signalons que le président Sleiman sera accompagné d'une délégation ministérielle qui sera chargée de redynamiser les accords bilatéraux en général et touristiques en particulier, et qui sont en faveur de Chypre. Selon les statistiques de l'ambassade chypriote à Beyrouth, 15 000 Libanais visitent l'île en touristes chaque année, tandis que 500 d'entre eux s'y rendent afin de contracter un mariage civil.
Michel Sleiman effectuera une visite officielle de 24 heures à Chypre jeudi en réponse à l'invitation que lui avait lancée son homologue chypriote juste après son élection et que le ministre chypriote des Affaires étrangères a réitéré lors de son escale beyrouthine en janvier dernier. Il ne faudrait pas sous-estimer...
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