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Diaspora - Catastrophe

Les Libanais à l’heure du désastre haïtien

La communauté d'origine libanaise n'a pas été épargnée par la catastrophe qui a dévasté Haïti le 12 janvier dernier, la secousse tellurique ayant touché le cœur de Port-au-Prince, lieu de concentration des Libanais.

Le terrible tremblement de terre de Haïti a fait plus de 170 000 morts. Plus de 8000 personnes d’origine libanaise vivent sur l’île.

Le parlementaire haïtien d'origine libanaise, Roudi Boulos, qui se trouvait à Washington, a déclaré craindre que le nombre de victimes parmi les personnes d'origine libanaise (pas nécessairement porteuses de la nationalité) soit important, sachant que 8000 Libanais, soit près de la moitié de la communauté, habitent la capitale: «Selon les dernières informations, nous avons recensé beaucoup de morts et de blessés, suite aux effondrements successifs. Leurs bâtiments et leurs bureaux sont tous anéantis et leurs commerces ont totalement disparu.» Mais il faudra attendre plusieurs jours avant qu'un bilan officiel ne soit publié.
Les Libanais s'étaient établis à partir de 1880 à Haïti, captivés par ce pays, malgré la discrimination qui à l'époque frappait les Levantins (voir notre édition du 15 décembre 2008). Ils avaient choisi de s'installer dans le quartier du «Bord de mer» à Port-au-Prince, qui était depuis plusieurs décennies un grand centre commercial tenu par la bourgeoisie haïtienne, les Français, les Allemands, les Italiens et les Américains. De condition modeste, un grand nombre d'entre eux s'étaient éparpillés à travers tout le territoire. Enviés par la population locale pour leur réussite rapide, ils furent interdits de séjour de 1903 à 1915, revenant avec les Américains qui occupèrent le pays jusqu'à 1934, et qui voyaient en eux de bons commerçants. Les Libanais continuent depuis à y résider tranquillement. Selon le député Boulos, les principales familles libanaises qui se trouvent à Haïti sont: Boulos, el-Hajj, Salibi, Osseili, Aakra et Attieh.

Recherche d'un prénom libano-haïtien
Les mariages mixtes sont fréquents à Haïti, et c'est ainsi qu'une jeune Créole mariée avec un Libanais a posé la question suivante à travers un site féminin sur le Web : «Je m'appelle Sabrina. Je suis enceinte de 5 mois d'un petit Libano-Haïtien. Je cherche des idées de prénoms arabes s'accordant bien en français et surtout moderne. J'aime beaucoup Ismaël. Qu'en pensez-vous? (Je ne veux pas de prénom trop long car le nom de famille composé compte 16 lettres).»
Les réponses n'ont pas tardé à affluer, une lectrice lui reprochant de vouloir choisir un prénom arabo-français alors que l'enfant est libano-haïtien. Une autre, Française mariée à un Algérien, lui suggéra des prénoms hébraïques, «donc acceptés par les musulmans», comme Axel, Elian, Ethan, Evan, Mathis, Matthieu, Raphaël, Thomas, Yanis; ou encore des prénoms berbères, comme Melwan, Ilyas, Yuma. Quant à la troisième, mariée à un Libanais prénommé Charbel, elle lui conseilla ce même prénom, «celui d'un saint du Liban, très répandu là-bas », mais aussi d'autres comme Roy, Rabih, Ellie, Élias, et plus tard, pour une fille: Rana, Iam, Rania, Soumya, Amal.
Il faut souhaiter également bon courage à toutes ces mamans soucieuses des traditions qui, jonglant avec les prénoms arabophones, francophones, anglophones, hispanophones, lusophones, germanophones et autres, arrivent toujours à surmonter, bon gré mal gré, les difficultés linguistiques et culturelles auxquelles elles sont confrontées. 
Le parlementaire haïtien d'origine libanaise, Roudi Boulos, qui se trouvait à Washington, a déclaré craindre que le nombre de victimes parmi les personnes d'origine libanaise (pas nécessairement porteuses de la nationalité) soit important, sachant que 8000 Libanais, soit près de la moitié de la communauté, habitent la capitale:...