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Lifestyle - Insolite

Tout en douceur

Claire Vincent aime voir la vie en rose. Un rose délicat où ses créations, petites ou grandioses, dans toutes les couleurs de la tendresse, sont belles à croquer.  

Patricia Kebbé (à droite sur notre photo), propriétaire de Gou, et Claire Vincent lors de son passage à Beyrouth.

De passage au Liban sur invitation de l'épicerie et restaurant-salon de thé Gou, pour mieux connaître le marché et se faire connaître d'une clientèle qui découvre ses produits sous le label Belle de sucre, Claire Vincent croque son sucre (celui-ci est au café) avec un bonheur évident. Il y a quelque chose de la petite fille qu'elle était dans ce geste spontané et espiègle, qui n'a rien oublié des plaisirs simples de l'enfance.
Elle a toujours, avoue-t-elle, été fascinée par les salons de thé. Rêvant d'un monde merveilleux où elle serait Alice, elle s'est mise, tout doucement, tout en douceur, à sculpter, mouler cette poudre magique pour en faire des figurines éphémères. Éphémères comme le plaisir de les laisser fondre dans la bouche. Lorsqu'à l'âge presque adulte il lui a fallu oublier ces « fantaisies », « des enfantillages », ont cru ses parents, la jeune femme entreprend des études en business. Pour ne pas oublier le goût sucré de ses envies, elle crée à 19 ans « les sucrandises ». C'est dans une chambre de bonne sans ascenseur, au haut des sept étages qu'elle gravissait avec bonheur, que la jeune étudiante imagine ses premières décorations en sucre et transforme le petit carré blanc, alors sorti des habitudes des gens au profit des édulcorants, en un objet à savourer également avec les yeux. Autodidacte, qui apprendra seule l'art et la manière, « j'étais la première, affirme-t-elle fièrement, à faire ça en France », elle découvre, avec des outils de menuisier ou de dentiste, avec les mains et les yeux, toutes les possibilités d'un métier « plus artistique que culinaire. » En 1995, elle crée Belle de sucre et part s'installer dans un château à Nargis, à 100 km de Paris. « J'aime vraiment et de plus en plus ce métier qui me permet de parler de tant de choses sans rien dire... quelques regrets sur les beaux gestes et les beaux lieux du passé, le voyage dans les cultures car le sucre est d'abord "voyage", la nature et ses couleurs, des objets perdus retrouvés, l'enfance magique, des pays colorés qui n'existent pas, les fleurs, les cœurs, la silhouette des formes qui nous habitent depuis la nuit des temps et, bien sûr, la joie d'être ensemble... »
Son atelier baigne dans une ambiance nostalgique où le passé n'est jamais dépassé. Où sa gamme n'a cessé de s'agrandir au gré de son imagination. Depuis toutes ces années, le sucre n'a plus de secrets pour elle. Il a tour à tour pris la forme de trèfles, d'oiseaux, de fleurs multicolores, de sapins, de boutons, de cœurs, selon une technique qui lui est propre. « Sans le savoir, j'ai créé quelque chose qui correspondait à une tradition vieille d'il y a 300 ans. »  Il prend le goût du chocolat, du café, de la vanille, de la framboise ou du kiwi. Il sert à décorer une tasse à café, une vitrine ou les scènes gourmandes d'un film, comme dans Vatel. De l'infiniment petit à l'immensément grand, il emprunte son ambiance aux tables de la Renaissance, ses détails aux colliers de Marie-Antoinette, ses formes aux moules des pièces de musée. Mais en sucre...
« Ce petit produit fait rêver, le construire est une souffrance, mais également un grand bonheur. Pour moi, cette valeur refuge est un petit coin de poésie dans un monde barbare ! Quand les gens voient mes créations, ils redeviennent joyeux. Le sucre, comme la tendresse, parle un langage universel et provoque un sourire intérieur. On cicatrice les plaies avec du sucre... » 
De passage au Liban sur invitation de l'épicerie et restaurant-salon de thé Gou, pour mieux connaître le marché et se faire connaître d'une clientèle qui découvre ses produits sous le label Belle de sucre, Claire Vincent croque son sucre (celui-ci est au café) avec un bonheur évident. Il y a quelque chose de la petite fille qu'elle...
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