Le Liban de Clément Tannouri

Trois ans que Clément Tannouri pense à ce projet, qu'il le rêve, qu'il le construit, image après image. Son Liban vu d'en haut, de très haut, 350 mètres d'altitude, vu du cœur, est un témoignage de son talent et de cet attachement indéfectible à sa terre. Une carte postale idéale, bien loin des dégâts provoqués par les commerçants d'âmes et les ingrats qui n'ont aucun respect pour leur passé, leur présent ou leur environnement. Son Liban est cité dans la Bible « 75 fois », précise-t-il, fièrement. Il est béni des dieux, unique. Du Nord au Sud, des montagnes de Sannine et du Mont-Liban aux plaines de la Békaa et aux bords de mer, de l'aube au coucher du soleil, l'auteur a réuni dans son livre Liban sur la terre comme au ciel, qui vient de paraître, rédigé en français, anglais et arabe, une vision magique de beautés insoupçonnées et toutes ces citations, des prières, qui font honneur aux chrétiens du Liban. « Ce ne sont pas mes photos qui sont belles, dit-il avec beaucoup d'humilité, c'est le Liban. » Les images qu'il offre sont magnifiques et l'image qu'il en donne est sincère, pure, épurée et noble.

Un ouvrage somptueux
Après la parution de son précédent ouvrage, Mémoires d'un instant, ce chasseur d'instants, comme il aime à se qualifier, ce jeune chasseur d'images et d'émotions, préparait un livre sur le Liban vu du ciel, inspiré par La terre vue du ciel de Yann Arthus Bertrand. Idée abandonnée par ce dernier qui n'a pas, semble-t-il, trouvé des paysages à la mesure de son attente. « Je vais le faire ! », décide alors Tannouri, 29 ans, déjà familier avec l'exercice des photos aériennes.  Croyant et pratiquant, il a comme une révélation, l'idée de récupérer toutes les citations de la Bible dans lesquelles le Liban est présent, sans jamais prétendre être une référence biblique. « Mon travail a toujours été lié à une quête spirituelle, précise-t-il. Celui-ci en était un de plus, porté par la même foi. »
Spirituel, l'ouvrage l'est. Dans chacune des images, leur beauté, leur force, comme supportées par une « main divine ». Dans le silence ressenti, sur lequel souffle un vent de sérénité.
Ce bel ouvrage a exigé trois ans de travail pour voir le jour. Pas de concessions pour son auteur qui a soigné chaque détail, dans le fond et dans la forme. Avec le soutien indéfectible de Raymond Audi, lui-même un grand protecteur, en toute discrétion, de notre patrimoine, qui écrit dans la préface : « Clément Tannouri veille sur la richesse des contrastes. Il faut lui en savoir gré. Convoquant dans un même creuset l'instantané et le continu, le verset et l'image, la terre et le ciel, le connu et l'inconnu, il offre à cette terre immémoriale comme à notre enchantement un cadeau inattendu : un miroir, dans lequel il puisse calmement se contempler, jouir de lui-même, s'aimer. »  
Panoramas enivrants, une impression parfaite, une minutie qui s'accorde bien avec les photos, servis par des extraits de la Bible dans une complicité inattendue, et enfin une préface du poète Saïd Akl, qui, mieux que quiconque, sait être le chantre d'un Liban inspiré, ce livre devient, plus qu'un témoignage, un album à garder pour soi et les générations futures, avant que ne disparaissent à jamais les trésors cachés de notre pays.

* « Liban sur la terre comme au ciel » est vendu exclusivement à la librairie Antoine et la librairie al-Borj.