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Liban - Commentaire

Le désarmement du Hezbollah et des Palestiniens dépend des protagonistes régionaux

Un diplomate arabe en poste à Beyrouth estime que la solution de l'armement hors légalité, libanais ou palestinien, est aux mains des protagonistes régionaux. Chacun d'eux détient sa propre clé. Israël peut en user en se retirant des enclaves qu'il occupe encore au Liban. Pour une réhabilitation de la convention d'armistice de 1949, en attendant une paix globale.
La Syrie, de son côté, est en mesure de démanteler les bases palestiniennes hors camps que gèrent des organisations gravitant dans son orbite directe. Elle peut également, en application de la 1701, verrouiller ses frontières avec le Liban pour mettre un terme à l'afflux d'armes destinées au Hezbollah ou à d'autres groupes. Il est évident, cependant, qu'elle ne serait disposée à y songer qu'en cas de récupération du Golan.
Enfin, et sans doute surtout, une injonction de l'Iran est certainement nécessaire pour que le Hezbollah accepte, sinon de désarmer du moins de placer son potentiel sous l'autorité de l'État libanais. Là aussi, il est évident que l'Iran n'irait pas dans ce sens sans un arrangement avec les Occidentaux sur son nucléaire.
Il convient de relever que les conditions, ou les prises de position, des uns et des autres ne s'arrêtent pas aux points évoqués plus haut. Mais ils suffisent pour réaliser que cette fonction de l'armement du Hezbollah dont on parle tant ces jours-ci est de nature purement régionale. Les propositions internes, formulées en Conseil des ministres ou autour de la table ronde de dialogue, sont parfaitement inutiles, tant au sujet des bases palestiniennes qu'en ce qui concerne l'arsenal du Hezb.
Il reste que si le problème ne trouve de solution qu'au-dehors, ses effets ne peuvent être qu'intérieurs. Et l'histoire le prouve : les Palestiniens avaient porté les armes sous prétexte de libérer leur terre en opérant à partir du Liban. Ils avaient décroché la convention du Caire, qu'ils s'étaient hâtés de fouler aux pieds, une fois répandus et implantés à Beyrouth et ailleurs. Jamais ils n'ont rien libéré chez eux, bien au contraire. Par contre, ils avaient établi au Liban un État éphémère, et dévastateur. Pour être finalement expulsés d'abord de Beyrouth par les Israéliens, puis de Tripoli par les Syriens.
Mais ils ont quand même gardé du potentiel, dans leurs camps et surtout à l'extérieur. Pour servir, désormais, d'instrument aux mains de la Syrie comme de formations terroristes diverses. Une capacité de nuisance qui débouche sur un constat élémentaire : tant que le désarmement n'est pas complet, le pire peut de nouveau arriver à tout moment. C'est ce que Taëf a conclu. Mais son injonction de dissoudre toutes les milices sans exception n'a pas été respectée. Répétons-le : quand dans un tel domaine tout n'est pas fait, rien ne l'est.
Aujourd'hui, le Hezbollah, alimenté principalement par l'Iran via la Syrie, ou la mer, ne cesse de s'armer. Il a refusé, au cours des séances antérieures, d'exposer ses vues à la table de dialogue sur la stratégie de défense. Et il n'y a aucune raison de croire qu'il va changer d'attitude. Le débat, pour lui comme pour les autres prosyriens, n'a donc pour objet que de perdre, ou de gagner, du temps.
Pour retarder, encore et encore, l'émergence d'un État de droit libanais, fort, souverain, indépendant, maître du territoire comme des armes ou de la décision de guerre et de paix. Un État dont l'existence ne plairait ni à l'Iran, ni à la Syrie, ni à Israël. Les deux premiers parce qu'ils perdraient une carte maîtresse. Le troisième, parce qu'un Liban pluraliste enfin libre, enfin réussi pourrait-on dire, condamnerait encore plus fortement sa propre formule raciale.
Cela étant, le thème de la stratégie de défense, à supposer qu'on veuille vraiment le traiter, suscite une interrogation élémentaire. S'agirait-il de placer le potentiel militaire de la Résistance sous la coupe de l'État ? Peu probable, du moment que le Hezbollah fait savoir, dans son manifeste, que ce qu'il envisage, c'est une simple cohabitation harmonisée de sa milice avec l'armée.
Un diplomate arabe en poste à Beyrouth estime que la solution de l'armement hors légalité, libanais ou palestinien, est aux mains des protagonistes régionaux. Chacun d'eux détient sa propre clé. Israël peut en user en se retirant des enclaves qu'il occupe encore au Liban. Pour une réhabilitation de la convention d'armistice de 1949, en...
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