Un pays ? Quel pays ?

Une fois de plus, nos dirigeants ont concocté un compromis impossible à honorer. Une fois de plus, ils ont taillé une pierre à ajouter à l'édifice de la république bananière à laquelle nous contribuons tous, malgré nous, mais grâce aussi à notre impuissante passivité. C'est à croire qu'ils n'ont rien appris des funestes accords du Caire. Et les armes du Hezbollah sont indiscutablement liées à notre existence même. Une fois de plus, la seule et unique option qui nous sortirait de la mouise, à long terme, la déconfessionnalisation politique (et sociale) a été repoussée ad vitam aeternam. Si nos grands-pères avaient œuvré dans ce but, nous n'en serions pas là aujourd'hui.
Alors, pourquoi faire un gouvernement puisqu'il lui est interdit de jamais prendre des décisions courageuses dans l'intérêt de la nation ? Nous sommes bien mieux servis par des technocrates qui nous garantiraient notre électricité et notre eau ! Et puis, quelle nation, me direz-vous (en ricanant) ?
En effet, quelle nation ? Il n'y en a pas. Depuis 1975, nous avons réussi à démontrer qu'un pays peut exister sans qu'il soit une nation. Oh, nous sommes bien un pays sur la carte géopolitique du monde, mais nous ne sommes qu'un patchwork de groupuscules qui se détestent les uns les autres, mais obligés de cohabiter. Un tel pays qui, depuis quarante ans et malgré les horribles sacrifices qu'il a dû consentir, s'il n'a pas encore réussi à bâtir les fondements d'une nation, quel avenir a-t-il ? Alors pourquoi s'y investir corps et âme ? Pourquoi lui confier nos enfants, nos finances, nos idéaux, bref notre avenir ?
Tout nous indique que nos dirigeants font peu de cas des morts que nous avons subis, vous et moi. C'est écœurant.
En attendant, nous devons être la risée des pays ennemis comme de nos amis.