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Économie - Centre-ville

Les Souks de Beyrouth se dévoilent au public

Les anciens souks de la capitale, rénovés et regroupés, ont été présentés aujourd'hui aux médias au cours d'une tournée informative.

On n'y croyait presque plus. Les dates repoussées sans cesse, le sit-in de l'opposition aussi agréable à Solidere que les sept plaies d'Égypte, le litige peu clair autour du souk des joailliers qui opposerait Solidere à certains professionnels... Et pourtant, les Souks de Beyrouth ont franchi hier le pas décisif entre projet et réalité, devant un parterre de journalistes locaux et internationaux. Certes, l'ouverture officielle pour de vrai n'est prévue que pour la fin de l'année. Mais le fait que certains propriétaires de franchises déjà ouvertes au sein des souks n'en pouvaient plus d'attendre, les bras ballants, a certainement influé dans la décision de Solidere d'inaugurer officieusement leur bébé.
C'est donc l'air guilleret que M. Mounir Douaidy, directeur général de Solidere, a accueilli une foule de journalistes et de photographes. Après un bref discours d'introduction autour du projet, il a entrepris de leur faire visiter l'énorme surface commerciale baptisée « Souks de Beyrouth ».

Une surface colossale
Première remarque : en dépit du nom oriental d'origine et de la volonté apparente de conserver la structure en couloirs propre aux souks, l'observateur se sent plus en Europe qu'à Souk el-Nouriyyé.
Cela étant dit, il est indéniable que Solidere a mis le paquet. Les toits en tuile aubergine sont exquis, les rues sont pavées de basalte, les arches sont modernes mais non moins gracieuses, la structure est extrêmement aérée, ce qui change le consommateur des malls clos, saturés d'air climatisé. De plus, dès que la phase d'implantation progressive des commerces (environ 200, dont une quarantaine ouvriront leurs portes dans les prochains mois) sera complétée, le consommateur devrait avoir l'embarras du choix entre les différentes boutiques et franchises. Si l'on ajoute à cela que des salles de cinéma sont également prévues pour la deuxième phase d'implantation et que la troisième étape concerne enfin le secteur de la restauration, il est clair que certains centres commerciaux libanais ont de quoi se faire du souci.
Il convient de souligner que le total de la surface construite des Souks de Beyrouth est de 150 000 mètres carrés, la capacité de parking avoisine les 3 000 places, les grands noms du luxe, de la joaillerie et du haut de gamme côtoient les enseignes « grand public », comme Converse, Zara ou le Suédois H&M, dont l'ouverture officielle dès demain devrait contribuer à attirer la masse de consommateurs tant attendue.

Un paysage contrasté
Deuxième remarque : en termes d'infrastructure, les Souks de Beyrouth sont relativement agréables à arpenter. La zone est piétonne, des vestiges des différentes civilisations sont encore visibles, et pour les amateurs d'art contemporain, la statue Le visiteur vaut le détour. Néanmoins, se repérer est un peu ardu, en dépit des plaques portant les noms de certaines rues.
De plus, le choix de matériaux de construction élégants, l'architecture soignée ou les pépiements d'oiseaux préenregistrés ne peuvent cacher le fait qu'il n'y a pas un seul brin de verdure aux alentours, ce qui génère au bout d'un moment le sentiment relativement perturbant d'être un figurant sur un set de cinéma : joli mais creux.
Cela étant, la foule de visiteurs et de consommateurs devrait rapidement donner vie à l'ensemble des souks et nous faire oublier le look Truman Show. Au final, les Souks de Beyrouth ont toutes les clés du succès en main pour rendre au quartier des souks sa fierté et son animation d'antan, et pour faire revivre un centre complètement anesthésié par les hauts et bas économiques et politiques.
On n'y croyait presque plus. Les dates repoussées sans cesse, le sit-in de l'opposition aussi agréable à Solidere que les sept plaies d'Égypte, le litige peu clair autour du souk des joailliers qui opposerait Solidere à certains professionnels... Et pourtant, les Souks de Beyrouth ont franchi hier le pas décisif entre projet et réalité,...
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