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Jeux 2009 : En action - Jeux de la Francophonie

La magie de l’histoire du Liban pour la cérémonie d’ouverture

La sixième édition des Jeux de la francophonie s'est ouverte hier au Stade Camille Chamoun de Beyrouth, dans un spectacle magique alliant danse, musique et chanson, célébrant l'histoire du Liban et les valeurs portées par la francophonie.
Les Jeux de la francophonie n'ont pas commencé hier soir au Stade Camille Chamoun, mais il y a deux jours déjà, avec les premières épreuves de qualification en football. Les équipes du Rwanda, du Maroc ou encore du Sénégal se sont affrontées dans une ambiance conviviale, avec fair-play, à l'image des valeurs que les Jeux veulent promouvoir. Et après ces premiers pas, hier soir, au sein du plus grand stade libanais, le coup d'envoi a été donné de façon spectaculaire à la sixième édition de cet événement sportif et culturel qui réunit, tous les quatre ans, près de 70 nations autour du thème de la « solidarité francophone ».
Quelque 15 000 spectateurs étaient présents pour admirer un spectacle qui a rendu hommage à l'histoire millénaire du Liban, avec musique, danse et jeux de lumière à volonté. Le stade avait été divisé en deux : une moitié était occupée par une immense structure en forme de cubes, servant de coulisses à la représentation, et l'autre moitié était réservée aux spectateurs. Ces derniers, comme il est d'usage dans les grands rassemblements mondains de Beyrouth, étaient presque tous entassés dans des sections dites « Very Important People » (VIP). Les plus chanceux avaient accès à la zone VVIP, d'où ils avaient vue sur la tribune centrale, transformée en aquarium blindé. Là s'étaient rassemblées, autour du président de la République, les personnalités les plus en vue de la scène politique et sociale du moment. Invités d'honneur : le Premier ministre français François Fillon, accompagné d'une délégation de ministres et de députés, mais aussi le prince Albert II de Monaco, lui-même sportif reconnu, venu soutenir la petite délégation de son petit pays. Autour d'eux étaient présents Fouad Siniora, Nabih Berry, Saad Hariri, plusieurs ministres et députés de tous bords, ainsi que des représentants des différents pays francophones participants.
Les services de sécurité étaient mobilisés autour et à l'intérieur du stade ; malgré la flagrante porosité du système, aucun incident n'a été signalé pendant la soirée. Dans les coulisses se pressaient journalistes et organisateurs, visiblement dépassés par le succès de l'événement et mal préparés à gérer le nombre important de spectateurs. La cérémonie d'ouverture était réglée à la minute près et le résultat fut à la hauteur des espérances, avec une grande fluidité dans le déroulement du spectacle.
Celui-ci était divisé en trois parties. C'est d'abord la cérémonie protocolaire qui a pris place, avec le lancement officiel des Jeux par le président de la République. Avant qu'il ne prenne la parole, en français puis en arabe évidemment, c'est Abdo Diouf, secrétaire général de la Francophonie, qui a rappelé le message d'espoir porté par les Jeux « depuis cette région du Proche-Orient où tant de jeunes existences sont sacrifiées à la violence ». C'est pendant cette première partie de la cérémonie que des centaines de jeunes Libanais sont entrés en courant dans l'espace central du stade, où ils ont accueilli les 44 délégations participantes. L'alpiniste libanais Maxime Chaya les a alors rejoints, portant le drapeau de la Francophonie.
Les délégations ont défilé sous les applaudissements du public, précédées par leurs porte-drapeaux, à la manière olympique. Le Niger, qui avait organisé la précédente édition des Jeux, était en tête de file, et c'est évidemment le Liban qui a fermé le cortège devant un public majoritairement libanais et d'autant plus enthousiaste. C'est le Canada qui a fourni le plus gros de la troupe, avec 300 participants répartis, pour une raison obscure, en trois délégations : celle du pays lui-même, suivie de celles du Québec et du Nouveau-Brunswick, deux provinces francophone et en partie francophone.
La géographie de la diaspora libanaise est apparue à travers l'intensité des applaudissements accordés par le public à chaque délégation : la France et le Canada, grands pays d'immigration pour les Libanais, ont reçu des ovations immenses lors de leur passage dans le cortège - peut-être aussi à cause de la taille de leurs délégations. Le public a également salué avec beaucoup de ferveur les participants venus de Côte-d'Ivoire et du Sénégal. L'Arménie, première nation à entrer sur la piste après le Niger, a également reçu un accueil enthousiaste, dans un pays où la communauté d'origine arménienne a gardé une forte identité.
Certains pays comme la Grèce ou le Laos ont vu leur drapeau défiler sans délégation, celles-ci n'étant pas arrivées à temps au Liban. Le Gabon était également absent et l'agence officielle de presse gabonaise (AGP) a rapporté hier que « les athlètes gabonais encore présents à Libreville n'ont pu effectuer le déplacement pour la capitale libanaise, faute de moyens financiers ».
Les participants ont ensuite quitté l'espace central du stade pour céder la place à la deuxième partie de la cérémonie, un spectacle musical « offert par le Liban à ses amis francophones » et retransmis en direct devant des millions de téléspectateurs. Imaginé par le scénographe Daniel Charpentier, ce spectacle a mis en scène des danseurs, des musiciens et des chanteurs libanais sous 18 projecteurs de 7 000 Watts diffusant des images sur un écran géant de 9 000 m2.
Il s'agissait de retracer l'histoire du Liban à travers ses grandes villes et les perles de culture que chacune de celles-ci peut offrir. Byblos et son alphabet, Tripoli et ses derviches tourneurs, Baalbeck et sa dabké, Anjar et son doudouk arménien, Saïda et ses musiciens, Tyr et ses princesses, mais aussi les régions de la Kadisha et du Chouf : aucune partie du pays n'a été laissée pour compte. Le voyage s'est terminé à Beyrouth, « ville de tous les dialogues, où résonnent ensemble la voix du muezzin et les cloches des églises » - un message illustré par un Ave Maria auquel s'est mêlé un appel à la prière musulman. Les mots « solidarité », « diversité » et « excellence », devise de ces Jeux, ont été formés sur la scène à l'aide de lettres géantes. La nuit était alors tombée sur le stade, et c'est à ce moment que la chanteuse libanaise Magida el-Roumi est entrée sur scène, sur un parterre d'étoiles, pour interpréter un hymne à Beyrouth.
Elle a ensuite été rejointe par le chanteur sénégalais Youssou N'Dour, avec lequel elle a interprété une chanson en arabe et en français, mettant fin au spectacle sous les lumières d'un feu d'artifice grandiose. Youssou N'Dour est ensuite resté sur scène pour la troisième partie de la soirée, au cours de laquelle il a interprété ses plus grands succès.
À partir de 20 heures, les spectateurs ont commencé à quitter les gradins. Une ambiance festive régnait devant le stade, sur une place où avaient été installés des kiosques vendant nourriture et boissons. Ils ont ensuite dû quitter le quartier à pied, la zone ayant été bouclée par les services de sécurité. Seuls les véhicules des dignitaires politiques étaient autorisés à circuler aux abords du stade, où ils ont, comme d'habitude, manqué de renverser des dizaines de piétons - au nom bien sûr de la solidarité, de la diversité et de l'excellence.
Les Jeux de la francophonie rassemblent à Beyrouth environ 3 000 athlètes, de plus de 40 nationalités différentes, jusqu'au 6 octobre.
Les Jeux de la francophonie n'ont pas commencé hier soir au Stade Camille Chamoun, mais il y a deux jours déjà, avec les premières épreuves de qualification en football. Les équipes du Rwanda, du Maroc ou encore du Sénégal se sont affrontées dans une ambiance conviviale, avec fair-play, à l'image des valeurs que les Jeux...