La francophonie en bandes dessinées

Le concours était ouvert à tous les jeunes de plus de 16 ans, avec comme volonté l'accroissement de leur implication dans la francophonie. Pour ce qui relève de l'aspect pratique, les participants devaient réaliser leur travail en trois planches. Les planches des neuf finalistes ont été affichées sur les murs du Linas'Café, au centre-ville de Beyrouth, pour la conférence de presse au cours de laquelle le premier prix, d'un million et demi de livres libanaises, devait être remis au gagnant, Mohammad Rifai.

Le jury était composé de Rita Moukarzel, présidente du syndicat des professionnels du graphisme et de l'illustration au Liban, d'Armand Homsi, caricaturiste à al-Nahar, Michelle Stanjovski Boulos, dessinatrice, et Hind Darwiche, responsable du département culture (du comité national des Jeux francophones). Les bandes dessinées, aussi diverses que variées, devaient défendre les valeurs de la francophonie, soit la solidarité, la diversité et l'excellence. On peut ainsi citer parmi les finalistes Michelle Keserwany (illustrations) et Alexis Baghdadi (scénario) qui ont effectué ensemble un travail mettant l'accent sur la confrontation des langages avec un Cédrus fin connaisseur de la langue française qui remet à sa place une jeune femme s'adressant à lui en l'infantilisant. « Qu'à cela ne tienne, allez, je vous pardonne car finalement, vous fîtes ce que vous pûtes et vous nous épatâtes », lui dit-il, suscitant à la fois la colère de la femme et de son ami qui essayait de la séduire.

L'affrontement des langages est amplifié par le passage à la radio d'une chanson de Renaud, connu pour son expression argotique. Autre finaliste, Mira Nassif présente un paysage en noir et blanc où seule une affiche est colorée. Cédrus sort de l'affiche et souffle les couleurs de la francophonie, impulsant de l'énergie à la jeunesse.

Le gagnant, Mohammad Rifai, a, lui, préféré axer ses planches sur la puissance de l'image en ne mettant aucun texte. Il présente dans un premier temps la mascotte à l'état de fécondation. Puis Cédrus apprend à voler, à nager, devient poisson, oiseau, extraterrestre et redescend enfin sur terre sous les couleurs de la francophonie. Mohammad Rifai affirme avoir voulu ainsi souligner la force du Phénix que rien ne peut atteindre, métaphore d'une puissante francophonie.

L'ensemble des travaux des cinq derniers finalistes sera publié dans un ouvrage tiré à 5 000 exemplaires et distribué aux officiels et aux délégations en présence lors des jeux.

Soulayma MARDAM BEY