Ce slogan qui relève du défi, les organisateurs des Jeux ambitionnent de « l'appliquer à la lettre. En particulier dans le registre culturel », soutient Hind Darwich, présidente de la commission culture au Comité national des Jeux de la francophonie (CNJF), chargé des compétitions culturelles en lice.
Avec 48 pays participants sur les 56 pays francophones, les VIes Jeux de la francophonie vont drainer beaucoup de monde. Un peu plus de 3 000 athlètes et artistes en provenance des cinq continents, sans compter les accompagnateurs et les touristes qui se déplacent pour cet événement phare de la francophonie. D'où le souci des organisateurs libanais de faire profiter de cette visibilité internationale les artistes et autres talents locaux.
« Dès le début des préparatifs - lancés il y a un an -, nous avons voulu allier la dimension nationale de cet événement à son envergure internationale», indique Hind Darwich.
« Il est vrai que le Liban a participé - avec succès - à toutes les éditions précédentes des Jeux de la francophonie, mais c'est la première fois qu'il y a eu une véritable présélection au niveau national, avec des demi-finales et des finales - organisées à l'image des Jeux - et des jurys composés de spécialistes et d'experts pour chacune des sept disciplines culturelles suivantes: littérature (concours de nouvelles), peinture, sculpture, photo, conte, chant et danse. Et pour la première fois également, les compétitions de présélections locales ont été accompagnées d'événements festifs, de concerts et d'expositions itinérantes à travers le pays », souligne la présidente de la commission culture au CNJF.
Les finalistes choisis par les jurys locaux ont été ensuite validés par une délégation de jurés internationaux qui, après une évaluation rigoureuse des dossiers, ont retenu un seul candidat national par
discipline.
Résultat : une cuvée de candidats libanais qui semble réellement prometteuse (voir cadre ci-dessous). « Nous avons découvert de vrais talents au Liban, qui seront d'ailleurs présentés, avec l'ensemble des participants des 48 pays, dans une brochure en préparation», poursuit Hind Darwiche. Qui indique, par ailleurs, que «ce catalogue sera distribué la veille des Jeux (par voie de presse, sur les différents sites des Jeux, etc.), de même qu'un guide de la vie culturelle répertoriant tous les événements inhérents à ces Jeux et toutes les activités périphériques qui l'accompagnent. »
Des activités « périphériques »
Car, en parallèle des soirées de concours, de multiples manifestations culturelles annexes vont s'échelonner sur toute la durée des Jeux. Parmi ces activités dites « périphériques », des expositions, notamment interactives, dans quasiment toutes les galeries de la ville, des animations et festivals de rue (à Beyrouth et dans certaines grandes villes du pays), des soirées théâtrales, de contes, de DJ, des conférences ainsi que trois spectacles au Casino du Liban : une biographie musicale de Brel, un opéra d'Amin Maalouf et La vie en Rose de Piaf. Un programme riche en cérémonies, animations, expositions, ateliers et conférences qui sera communiqué dans ces mêmes colonnes
ultérieurement.
Scénographie de Jean-Louis Mainguy
On l'aura compris, l'objectif premier des organisateurs du volet culturel est de créer une dynamique culturelle qui, d'une part, assure une visibilité et une promotion internationale aux artistes participants et, d'autre part, associe toute la jeunesse libanaise à ces Jeux francophones, en faisant de ces concours, au-delà de l'esprit de compétition pur et dur, des événements festifs.
Pour en revenir aux jeux culturels, ils débuteront le jour même de la cérémonie d'ouverture (dont nous reparlerons plus amplement) avec le vernissage, à 11h00, de l'exposition des peintures, sculptures et photos des finalistes des 48 pays. Cette exposition, intitulée « Accrochage » et à la scénographie signée Jean-Louis Mainguy, se tiendra au palais de l'Unesco, durant toute la durée de l'événement.
C'est à l'Unesco également que se dérouleront les concours de danse, à partir du 28 septembre, avec chaque jour quatre pays en lice jusqu'à la finale, le 2 octobre, retransmise en directe par la Future TV et TV5 Monde.
Toujours à partir du 28 septembre, mais au théâtre du Casino du Liban, les concours de chansons se dérouleront à raison de quatre pays concurrents par soirée, jusqu'au 4 octobre pour la finale, « qui sera une cérémonie assez prestigieuse» et également retransmise en direct.
Les concours de contes et conteurs auront lieu au théâtre Béryte de l'USJ sur le même mode, du 28 septembre et jusqu'au 2 octobre. Idem pour le concours de nouvelles - lectures, débats avec le jury et échanges avec le public - au théâtre Aboukhater du campus des sciences humaines de l'USJ. Finale et remise des prix le 3 en matinée.
Toutes les soirées sont gracieusement ouvertes au
public.
Trois prix (médailles d'or, d'argent et de bronze) seront décernés dans chaque discipline par un jury composé de 5 experts internationaux, nommés par le Comité international des Jeux de la francophonie. Deux Libanais figurent parmi les membres des jurys : Alexandre Najjar, qui statuera en tant que président du jury du concours de littérature, et Randa Mirza, lauréate de la précédente édition, en 2005, au Niger (médaille d'or), qui siégera parmi les membres du jury de la photographie.
Ateliers d'artistes au Village de la francophonie
« Par ailleurs, le Village de la francophonie, aménagé dans le très beau cadre du campus de l'UL, à Hadath, ne sera pas uniquement un lieu d'hébergement », signale Hind Darwich. Des ateliers y seront installés où les artistes participants, notamment les peintres, sculpteurs et photographes, pourront élaborer des « Œuvres fraîches », du nom de l'exposition qui leur sera consacrée sur les lieux mêmes. C'est là que se déroulera aussi la « Soirée des lauréats », le 5 octobre. Il s'agit d'une cérémonie d'hommage aux lauréats du volet culturel des Jeux, parrainée par la Première dame, qui décernera aux gagnants un trophée baptisé Prix du Liban.
« Nous avons voulu que ces Jeux soient également l'occasion de mettre en lumière les lauréats libanais des éditions précédentes. Ainsi, par exemple, nous avons organisé pour Randa Mirza et Rita Baddoura, également médaillée au Niger, une exposition conjointe à la Salle de verre du ministère du Tourisme, où l'une présentera son travail photographique et l'autre ses publications », indique Hind Darwich. Qui assure que beaucoup d'autres activités, hommages et rendez-vous sont au programme de cette édition qui se veut solidaire et foisonnante.
Reste à espérer que le Liban, qui a toujours glané des médailles d'or ou d'argent dans les compétitions culturelles, atteigne, cette fois, sur son sol, son palmarès-record !
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