La station de Barouk et l’affaire Ezzeddine au menu de la rencontre Siniora-Mirza

Le Premier ministre chargé de gérer les affaires courantes Fouad Siniora a consacré hier une partie de ses activités aux deux dossiers chauds de la saison, l'affaire de Barouk (télécommunications) et le cas de Salah Ezzeddine. Il a reçu, à cet effet, le procureur général près la Cour de cassation, Saïd Mirza qui l'a informé des derniers, développements. Mirza a ainsi expliqué à Siniora sa décision d'engager des poursuites contre 5 personnes dont quatre arrêtées dans le dossier de la station de télécommunications de Barouk, rappelant que l'une d'entre elles est un fonctionnaire du ministère des Télécommunications. Après avoir consulté le rapport qui lui a été présenté par le ministre de la Justice sur l'affaire, le Premier ministre a demandé un surplus d'enquête pour essayer de savoir pourquoi le fonctionnaire du ministère des Télécommunications aurait participé au démantèlement des équipements achetés en Israël et les aurait gardés avant de les revendre à deux des propriétaires de la station. Constatant qu'il existe encore de nombreux points obscurs dans ce dossier, Siniora a demandé au procureur général de mener une enquête approfondie pour savoir comment les propriétaires de la station illégale du Barouk ont pu acheter des équipements fabriqués en Israël, les introduire au Liban de façon illégale et les installer à Barouk avant de les relier à une station en Israël et donner ainsi à leurs abonnés des services Internet assurés à partir de l'État hébreu. Siniora a encore insisté pour connaître tous les dessous de cette affaire, notamment pourquoi les services de sécurité n'ont pas été alertés sur l'existence d'une dimension israélienne dans cette affaire, lorsqu'ils ont démantelé la station de Barouk en avril dernier. Les services de sécurité ont été notifiés en août et une partie du matériel a pu être évacuée. Mirza a rappelé qu'il a engagé des poursuites contre cinq personnes, dont une est en fuite. Il a précisé avoir demandé au juge d'instruction d'émettre des mandats d'arrêt contre quatre personnes, dont Mohammad H. en fuite, laissant en suspens le cas de Hagop T., fonctionnaire au ministère des Télécommunications, qui aurait participé à la revente du matériel israélien aux propriétaires de la station Walid A. et Nadim J.
Mirza a encore informé le Premier ministre chargé des affaires courantes de la fin de son enquête avec Salah Ezzeddine, surnommé le Madoff libanais, et que celui-ci a été déféré devant le procureur général financier pour la poursuite des investigations, selon la procédure ordinaire.