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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin

La montée des tensions influe négativement sur le processus gouvernemental

Trois semaines après le début du processus de formation d'un gouvernement d'union nationale, le blocage semble entier. Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, a rencontré hier à Baabda le chef de l'État, le président Michel Sleiman, sans que cet entretien marque un quelconque jalon dans le processus en cours.
Une déclaration terne et sans horizon de M. Hariri a ponctué, négativement, cette rencontre.
De source proche de Baabda, on affirme que le président Sleiman aurait souhaité que la formation du gouvernement soit achevée avant le 1er août, fête de l'Armée. Mais on ne voit pas comment cet objectif pourrait être atteint, compte tenu des désaccords actuels sur la composition du gouvernement et l'attribution des portefeuilles. Compte tenu aussi des mises en garde fracassantes lancées de toutes parts contre un possible acte d'accusation du TSL incriminant des membres du Hezbollah dans l'assassinat de Rafic Hariri, ce qui n'est pas pour rassurer ce parti ni pour installer la confiance au niveau national.
En ce qui concerne la composition du gouvernement, il est désormais établi que les deux formules envisagées sont rejetées. La formule accordant à la majorité la moitié des portefeuilles ministériels, plus un, est rejetée par l'opposition.
En échange, la majorité refuse que l'opposition jouisse du tiers de blocage, fût-ce de façon camouflée. Ce serait le cas si l'opposition obtient dix portefeuilles, plus un, qui relèverait en apparence des cinq qui seraient attribués au chef de l'État, mais dont le titulaire serait choisi en accord avec l'opposition.
Par ailleurs, le désaccord porte aussi sur l'attribution des portefeuilles, notamment les portefeuilles dits « souverainistes » : Défense, Intérieur, Affaires étrangères et Justice.
Ainsi, le camp de la majorité a des réserves sur l'attribution des ministères de la Défense et des Affaires étrangères à des personnalités de l'opposition.
Par ailleurs, les portefeuilles de l'Intérieur et de la Justice sont convoités par tous. Selon certaines sources, le Premier ministre désigné voudrait que l'Intérieur, qui relève dans le cabinet actuel d'un ministre proche du chef de l'État, soit attribué à un ministre du 14 Mars.
Aux facteurs politiques traditionnels se greffe en outre, désormais, celui de l'inquiétude grandissante que certains nourrissent à l'égard de ce qui se passe au Liban-Sud. Certains allant jusqu'à rappeler que la guerre de 2006 a suivi une déclaration rassurante de Hassan Nasrallah sur la saison estivale...
Une note d'espoir dans ce sombre tableau : il était à nouveau question, hier, d'une relance des contacts syro-saoudiens, avec une possible rencontre à haut niveau entre les dirigeants des deux pays, au cours de la semaine qui commence, peut-être même mercredi.
Cette rencontre permettrait aux deux camps, et à ceux qu'ils parrainent, à l'intérieur du Liban, de clarifier certaines choses, en attendant que de nouveaux développements régionaux se produisent. Dans certains milieux, on place également des espoirs dans les contacts qui se sont établis, en marge du sommet des non-alignés, entre Le Caire et Téhéran, pour faire avancer deux processus indépendants l'un de l'autre : celui du rétablissement de la légitimité nationale au Liban et celui de la réconciliation interpalestinienne. Le nouveau gouvernement devra-t-il donc attendre une réconciliation entre le Fateh et le Hamas ? C'est ainsi qu'après mille et un détours, on constate que la crise au Liban est, qu'on le veuille ou non, toujours liée à la crise régionale.
Une déclaration terne et sans horizon de M. Hariri a ponctué, négativement, cette rencontre. De source proche de Baabda, on affirme que le président Sleiman aurait souhaité que la formation du gouvernement soit achevée avant le 1er août, fête de l'Armée. Mais on ne voit pas comment cet objectif pourrait être atteint, compte tenu...