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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin

Koraytem cuisine à feu doux avec le Hezbollah le plat gouvernemental

Il est vrai que l'élection de Nabih Berry à la tête du pouvoir législatif et la désignation du Premier ministre Saad Hariri pour prendre les rênes du gouvernement se sont déroulées sans complications, mais les jours qui passent - et qui immanquablement se ressemblent - ont fini par démontrer aux Libanais que cette rapidité, ce respect irréprochable de la procédure constitutionnelle au lendemain des résultats du scrutin législatif, cachaient quelque chose.
Et, justement, ce quelque chose, Hassan  Nasrallah l'a explicité hier dans son allocution prononcée à l'occasion de la commémoration de la cérémonie d'échange de prisonniers détenus par Israël, qui s'est déroulée un an plus tôt. La formation du gouvernement est une chose bien trop importante pour qu'elle soit bouclée « à la hâte », a ainsi indiqué le chef du Hezbollah, avant de s'empresser de rappeler que « ce n'est pas seulement la majorité qui veut obtenir des garanties, mais que l'opposition veut aussi des assurances » en ce qui concerne la composition du nouveau gouvernement. En attendant, le public du Hezbollah pourra se réjouir du fait que son chef est aussi addict à la « culture de la vie » que les dirigeants du 14 Mars, ce qui en somme est une bonne nouvelle et laisse présager, en plus, un été calme.
Du nouveau cabinet il ne sera donc point question avant un bon moment, même si une source informée prévoit une visite de Saad Hariri au palais de Baabda, « afin de faire le bilan des récentes consultations gouvernementales ». M. Hariri de son côté continue d'observer le mutisme qu'il respecte depuis le début des concertations pendant que, sur le terrain, tous ses efforts se concentrent du côté du Hezbollah, « avec lequel Koraytem est en train de cuisiner a feu très doux le plat gouvernemental », affirme à cet égard une source informée.
La source précitée ajoute que le Bloc de la réforme et du changement serait prêt à accepter « une part » de trois portefeuilles au sein du cabinet en devenir, à l'heure où toutefois des voix discordantes au sein de l'opposition continuent de clamer que le 8 Mars exige « le tiers de garantie », même si Hassan Nasrallah a délibérément voulu omettre d'aborder ce point dans l'allocution diffusée en direct par la télévision al-Manar, ce qui, quelque part, permet de dire que cette demande a été une fois pour toute écartée de la liste des réclamations gouvernementales.
Si le gouvernement n'est pas pour bientôt, il reste que les réunions et autres retrouvailles bilatérales sont bel et bien d'actualité - elles ont d'ailleurs été louées par Hassan Nasrallah, hier. Une rencontre entre Samy Gemayel et Alain Aoun est en préparation, mais souligne la source précitée, la réunion prévue entre Michel Aoun et Walid Joumblatt semble avoir été repoussée à la semaine prochaine. Le président Amine Gemayel a pu, lui, se réunir trois heures durant avec l'ancien ministre Wi'am Wahhab. Certes, et comme l'a souligné M. Nasrallah, toutes ces concertations ponctuelles font le plus grand bien à la paix et à la stabilité interne. Toutefois, elles sont très loin de faire concrètement avancer la formation du gouvernement. Elles ont à maintes reprises prouvé leur inefficacité à long terme, et tout se passe comme si  l'objectif implicite était de gagner du temps en attendant que les développements régionaux se précisent. C'est dans ce contexte que le conseiller de George Mitchell (émissaire américain au Moyen-Orient), Fred Hoff, arrive sous peu à Beyrouth pour dresser un bilan des concertations qu'il a eues avec les responsables du régime syrien et dont le thème principal était « la reprise des négociations entre Tel-Aviv et Damas », indiquait hier une source diplomatique à notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane. À Beyrouth toutefois, il sera aussi et surtout question de l'inapplication et du non-respect israélien de la résolution onusienne 1701, et du retrait israélien de la partie libanaise du village de Ghajar.
Et, justement, ce quelque chose, Hassan  Nasrallah l'a explicité hier dans son allocution prononcée à l'occasion de la commémoration de la cérémonie d'échange de prisonniers détenus par Israël, qui s'est déroulée un an plus tôt. La formation du gouvernement est une chose bien trop importante pour qu'elle soit...