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Nos Lecteurs ont la Parole

Alléluia !

Louis INGEA
Passé le stress des élections et oubliées les pathétiques exhortations à l'adresse de mes concitoyens, voici que me reprend la rage d'écrire, malgré le fait que le climat ambiant soit au beau provisoire et que les vaines passions me semblent apaisées pour un moment.
Ce qui me vient aujourd'hui à l'esprit n'a, fort heureusement, aucun rapport avec nos vieilles jérémiades, nos craintes chroniques ou nos constats d'impuissance au plan de la vie politique et sociale. C'est même tout le contraire qu'il me faut, pour une fois, célébrer. Et la perspective en question m'emplit de joie. À tel point que les mots me manquent et me paraissent plutôt pâles au regard de ce que je souhaite vraiment communiquer.
Aussi vais-je mettre carrément de côté les phrases bien tournées et les effets de style. Et recourir au langage simplifié d'un élève de sixième en admiration devant son instituteur. Car, décidément, ce qui conviendrait le mieux à celui qui mérite tous les égards et toute la sympathie de nos cœurs est un ardent témoignage de reconnaissance qui se joue des formes et des mises en scène.
Pour se manifester, la sincérité n'a besoin d'aucun artifice. Elle doit tout bonnement planer au niveau de la poésie et chercher à dire les choses dans leur plus simple et plus innocente expression.
Le nom du personnage que je vise et qui est sur toutes les lèvres ? « Un plus »... « Explosif », si littéralement traduit... En fait, un bonheur à travers la tempête ! Qu'il se retrouve, de surcroît, catapulté à la tête du ministère de l'Intérieur suffit déjà à introduire mon propos.
Il semble que l'on ne soit pas étranger, en haut lieu, à l'un des succès du chanteur Gérard Lenormand, intitulé : Si j'étais président. Car le poème, à l'origine, est destiné aux enfants, c'est-à-dire à l'innocence et à la pureté des cœurs. Or, c'est exactement ce qui nous est miraculeusement arrivé au moment qu'il fallait : par la volonté de « l'homme providentiel », nous avons eu droit, dans cette république d'opérette, à un « homme de paix » à une période cruciale de notre destinée.
Vous me parlerez d'un concours de circonstances heureux. Mais heureux plutôt sommes-nous, nous autres Libanais, d'avoir enfin un guide décidé dont la poigne n'exclut ni la douceur ni la fermeté de l'homme d'État.
Ainsi, avec son air d'archange, échappé d'une toile de Raphaël,
Avec sa houppette vaporeuse qui lui sert de panache,
Avec ses yeux d'enfant joyeux et ce sourire lumineux au niveau du regard,
C'est transparence et honnêteté foncière qui se conjuguent ensemble pour démentir, Dieu soit loué, tous les adages moqueurs, toutes les langues de bois, et damer le pion à cette désespérance lancinante qui nous poursuivait depuis des décennies.
Pour tous ceux qui auraient assisté, ne serait-ce qu'en
retransmission sur petit écran, à la soirée des Murex d'or, au Casino du Liban, il était évident que, ce soir-là, c'était lui, surtout, la vedette à couronner. La formule la plus heureuse à son endroit aura été le jeu de mots, intraduisible tel quel en français, de l'acteur Fadi Brahim :
« Nous, acteurs, a-t-il dit, nous jouons pour le peuple (noumassel lahom). Alors que les politiciens, eux, se jouent du peuple (bi masselou aleyhi). Quant à vous, Monsieur le ministre, vous représentez tout simplement ce peuple (bit massel al-chaab)... »
Qu'en peu de mots, tout soit dit, suivant la préposition à changer ou à omettre !
Maintenant que les dès sont jetés et que le Parlement a repris son vieux dada de président, j'espère bien que le gouvernement à former ne nous privera pas de sa présence aux plus hauts échelons. Car c'est non seulement l'Intérieur, mais la Culture et l'Éducation qui devraient lui être également confiées. Souvenons-nous de son interview télévisée avec de jeunes élèves. Un chef-d'œuvre du genre ! Jamais écoute et conseils n'avaient été ni plus doucement suivie, ni plus humainement prodigués.
On nous a toujours dit que le Liban était capable de produire le meilleur comme le pire. Le meilleur, ici, s'épanouit à travers la personnalité de qui nous savons. Il m'aura réconcilié avec mon pays de la peur, mon pays du laisser-aller, mon pays dépotoir du Proche-Orient. Mon admiration pour sa lucidité, sa franchise et la transparence de son discours est sans limites.
Ayant ainsi perdu, à cause de lui, le sens du raisonnement calculé, je me retrouve devant un papier mal écrit peut-être, mais porteur du plus vibrant des hommages.
En foi de quoi, au nom de tous les Libanais, je lui dédie sans complexe ce « Baroud d'honneur ».

Louis INGEA
Passé le stress des élections et oubliées les pathétiques exhortations à l'adresse de mes concitoyens, voici que me reprend la rage d'écrire, malgré le fait que le climat ambiant soit au beau provisoire et que les vaines passions me semblent apaisées pour un moment.Ce qui me vient aujourd'hui à l'esprit n'a, fort...

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