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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin

La communauté internationale pousse un soupir de soulagement

La victoire du 14 Mars qui est devenu ainsi une majorité réelle et confortable a rassuré la communauté internationale qui ne cachait pas ses appréhensions vis-à-vis d'une éventuelle victoire électorale du 8 Mars et plus particulièrement de la mainmise du Hezbollah sur les rouages de l'État qui en aurait résulté.
De même, la communauté internationale craignait qu'avec la victoire du Hezbollah, tout le Liban ne devienne un instrument au service de la Résistance. Mais les résultats des élections, ainsi que l'acceptation des ténors de l'opposition, notamment Berry et Nasrallah, de ces résultats a provoqué un vif soulagement dans les capitales internationales. Le secrétaire général du Hezbollah a toutefois lancé une idée nouvelle qui consiste à distinguer entre la majorité parlementaire d'un côté et populaire de l'autre en promettant de recourir à des instituts de sondage pour préciser la majorité populaire. Les capitales occidentales ont aussitôt estimé que ce concept est contraire aux principes démocratiques, notamment dans un régime parlementaire comme celui du Liban où la majorité parlementaire gouverne forte de sa légitimité populaire. Selon toute vraisemblance, l'idée lancée par sayyed Nasrallah vise à justifier les critiques adressées par l'opposition à la majorité avant les élections, l'accusant d'être virtuelle et d'avoir volé les sièges de Baabda avec les suffrages chiites, après s'être retournée contre l'accord quadripartite.
Le scrutin du 7 juin a également montré que le 14 Mars et la révolution du Cèdre sont encore très populaires et les chrétiens du 14 Mars ont remporté 58 % des suffrages alors que le général Aoun en a obtenu 42 %. Malgré cela, certains instituts de sondage ont affirmé qu'au total 800 000 électeurs ont voté en faveur de l'opposition alors que la majorité n'a eu que 600 000 voix en raison du découpage électoral où certaines circonscriptions comptent un nombre plus élevé d'électeurs que d'autres...
Après l'annonce officielle des résultats, les contacts se sont multipliés entre les différentes capitales occidentales pour essayer de voir comment aider le Liban, et notamment le président de la République, à gérer le pays après l'échec de la formation d'un bloc indépendant suffisamment consistant pour permettre de régler les conflits entre l'opposition et la majorité. La France a été l'un des premiers pays à envoyer un message dans lequel elle demande comment aider le pouvoir. Le président Sarkozy a d'ailleurs félicité le président Sleiman pour la bonne tenue des élections et il l'a assuré de son soutien pour la période à venir. Des sources diplomatiques précisent que les contacts de Sarkozy ne se sont pas limités au président libanais, ils ont aussi englobé le roi Abdallah d'Arabie, le président Bachar el-Assad et l'émir du Qatar. Les entretiens ont porté sur la manière d'aider Sleiman à réduire le clivage entre la majorité et l'opposition pour pouvoir gérer les affaires du pays.
En parallèle avec les contacts internationaux, les contacts internes se multiplient entre les députés et les différents courants politiques. On croit ainsi savoir que l'ancien Premier ministre Nagib Mikati pourrait présider un bloc indépendant qui regrouperait une dizaine de députés qui préfèrent pour l'instant garder l'anonymat.
Les observateurs estiment toutefois que l'élection du chef du Parlement ainsi que la formation du gouvernement pourraient permettre une redistribution des alliances politiques. Les mêmes observateurs estiment qu'une réélection de Nabih Berry à la tête du Parlement serait le signe de la conclusion d'une entente tacite après les concertations prévues entre Saad Hariri, Walid Joumblatt, Nabih Berry et Hassan Nasrallah. Cette entente devrait être conclue avant le 20 juin date de la séance parlementaire pour l'élection du président de la Chambre.
Il faut relever à cet égard les propos apaisants de Walid Joumblatt et Saad Hariri appelant au calme et à l'entente qui laissent prévoir une possibilité de règlement à l'amiable des dossiers en suspens, au moins pour permettre le démarrage des institutions étatiques.
Par ailleurs, le président Sleiman devrait prononcer bientôt un discours pour définir les grandes lignes de l'étape à venir, d'autant qu'il avait annoncé précédemment qu'il compte lancer le chantier de la réforme à partir du 8 juin.
De même, la communauté internationale craignait qu'avec la victoire du Hezbollah, tout le Liban ne devienne un instrument au service de la Résistance. Mais les résultats des élections, ainsi que l'acceptation des ténors de l'opposition, notamment Berry et Nasrallah, de ces résultats a provoqué un vif soulagement dans les capitales...