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Législatives : juin 2009 - Pour aller plus loin

Un pouvoir désormais libéré de tout chantage

Une victoire sans bavures, une majorité aussi nette et caractérisée que large de 71 sièges sur 128. « Allez-vous continuer à nous traiter d'épiphénomène provisoire autant qu'illusoire ? » ironisent les loyalistes à l'adresse d'Assad et de ses fidèles du cru.
Pour eux, le verdict sans appel des urnes offre, en premier lieu, l'avantage d'immuniser la révolution du Cèdre contre les poisons du chantage permanent, tiers de blocage en tête. À ce propos, des pôles du 14 Mars confient qu'ils sont déterminés à gouverner sans plier de nouveau l'échine devant les exigences de l'opposition. En s'appuyant sur les institutions, dans le respect de la Constitution et des lois en vigueur. Une façon d'indiquer qu'au cas où il faudrait former derechef un cabinet de coalition, au nom de la participation, ce serait, cette fois, absolument sans tiers de blocage. Ils rappellent combien le pays a souffert par suite de la paralysie de l'État provoquée par cette trouvaille des prosyriens.
La majorité rejette, de même, une autre innovation du camp d'en face : que tous les blocs parlementaires soient représentés au sein du gouvernement au prorata de leur consistance numérique. Les loyalistes soulignent qu'une telle formule enfreint l'esprit de la Constitution et trahit fortement le principe démocratique, du moment que le Parlement, se fondant par procuration au sein de l'Exécutif, ne pourrait plus assumer sa mission de surveillant et de censeur. La preuve étant apportée par la présente équipe ministérielle Siniora, qui constitue une Chambre en modèle réduit.
Cependant, les prosyriens persistent et signent. Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, s'est empressé de déclarer que « la crise continue ». « Pour qu'elle cesse, ajoute-t-il, la majorité doit s'engager à adopter des principes essentiels, le principal étant de ne pas toucher à l'armement du Hezb. La Résistance doit donc obtenir des garanties de la majorité, et l'opposition se voir octroyer le tiers de blocage, pour consolider la formule de la participation », conclut-il.
Ainsi, répondent les loyalistes, le Hezb tire un trait sur le débat relatif à la stratégie de défense à la table de dialogue, puisqu'il refuse de discuter de l'armement. Raad, qui représente le parti au sein de cette instance, a du reste toujours renvoyé aux calendes grecques l'étude que toute formation doit présenter. Justifiant cette dérobade, des sources du parti affirment qu'à la toute première séance du dialogue, Hassan Nasrallah avait exposé, verbalement, ses vues sur le sujet.
Cependant, des cadres loyalistes affirment que l'on ne peut laisser indéfiniment de côté une question aussi importante, aussi vitale que la stratégie de défense et l'armement du Hezbollah. Ils ajoutent que, dans le même ordre d'idées, on ne peut continuer à geler ad vitam aeternam l'application de la 1701. Car la crédibilité du Liban auprès de la communauté internationale est en jeu, et le pays compte sur cet acquis pour prévenir une agression israélienne et pour faire cesser les incursions israéliennes dans son espace aérien. Au vice-président US Joe Biden comme à Hillary Clinton, le président Michel Sleiman a certifié que le Liban est disposé à accepter, en temps opportun, des négociations de paix sous l'égide de l'ONU, comme l'édicte la 1701.
Quoi qu'il en soit, des loyalistes reconnaissent que les prosyriens ont toujours les moyens de provoquer une crise de pouvoir. Ils relèvent que le climat a déjà été préparé à cet effet avec les attaques lancées contre le président Sleiman, sous prétexte de l'alliance électorale conclue à Jbeil par les indépendants, Nazem Khoury et Moustapha Husseini, avec Farès Souhaid, pilier du 14 Mars. Certains opposants ayant même demandé que l'on abrège le mandat du chef de l'État.
Cela étant, un observateur international souligne que l'important, maintenant, c'est que toutes les parties s'inclinent devant le verdict des urnes. D'autant que l'opération a été exemplaire de régularité, de transparence et de calme, les incidents qui se sont produits restant pratiquement insignifiants. Le ministre de l'Intérieur Ziyad Baroud a accompli un exploit remarquable, sans précédent même puisque c'est la première fois que des élections ont eu lieu le même jour dans tout le pays, souligne cette source qui n'oublie pas de rendre hommage à la sage orientation donnée par le président Sleiman.
Pour eux, le verdict sans appel des urnes offre, en premier lieu, l'avantage d'immuniser la révolution du Cèdre contre les poisons du chantage permanent, tiers de blocage en tête. À ce propos, des pôles du 14 Mars confient qu'ils sont déterminés à gouverner sans plier de nouveau l'échine devant les exigences de l'opposition. En...